“EN SÉCURITÉ NULLE PART” : LE CRI D’ALERTE DE LA POPULATION CIVILE SYRIENNE
Enfant syrien dans les ruines à Idlib
Près de dix ans après le début de la crise, le gouvernement syrien, avec le soutien de la Russie, poursuit sa politique délibérée de terreur à l’égard de la population civile dans le but de récupérer des territoires détenus par des groupes d’opposition armés. Sa dernière offensive sur les gouvernorats d’Idlib et de l’ouest d’Alep a été menée au mépris total des vies civiles et des règles fondamentales du droit humanitaire international, entraînant de nouvelles vagues de déplacements et de misère.
DES FRAPPES AÉRIENNES DÉLIBÉRÉES VISANT HÔPITAUX, BÂTIMENTS RÉSIDENTIELS ET ÉCOLES
Entre décembre 2019 et février 2020, des attaques syriennes et russes ont détruit 10 installations médicales à Idlib et Alep, entraînant la mort de 9 membres du personnel médical. Le nouveau rapport d’Amnesty International montre que les forces gouvernementales syriennes et russes ont délibérément frappé des hôpitaux qui figuraient sur la liste des bâtiments “à ne pas cibler” réalisée par l’ONU. Une attaque par des tirs au sol et une autre par largage de bombes à canon non guidé ont également été menées par les forces gouvernementales syriennes.
De même, entre janvier et février 2020, 28 écoles ont été frappées par des attaques aériennes et terrestres dans le nord-ouest de la Syrie selon le réseau Hurras (Réseau syrien de protection de l’enfance). Rien que le 25 février, une dizaine d’écoles ont été prises pour cible, tuant 9 civils. Notre enquête montre que les forces gouvernementales syriennes et russes ont attaqué des écoles qui étaient utilisées à des fins éducatives ou comme abris pour les personnes déplacées dans le nord-ouest de la Syrie.
DÉPLACEMENT DES POPULATIONS ET CRISE HUMANITAIRE
Les attaques contre les zones résidentielles et les infrastructures ont poussé près d’un million de personnes hors de leur foyer. Les familles ont convergé vers les camps de déplacés déjà surpeuplés, tandis que les écoles, les installations sportives abandonnées et d’autres bâtiments publics ont été transformés en abris temporaires. Nombreuses sont les familles qui n’ont pas pu trouver de nouvelles sources de revenus, et doivent survivre avec l’aide alimentaire et financière limitée qu’elles reçoivent des organisations humanitaires.
Enfin, l’accès aux soins a été sérieusement affecté par l’impact des attaques sur les établissements de santé et par les ressources médicales limités, et de nombreuses écoles du camp ont été contraintes de fermer en raison du manque de financement.
Le 10 juillet prochain, la résolution 2504 du Conseil de sécurité des Nations Unies – qui autorise l’aide transfrontalière aux populations du nord-ouest de la Syrie – expire. Le Conseil de sécurité doit renouveler cette aide afin de maintenir la capacité des Nations unies à fournir une aide de base par-delà la frontière. Signez notre pétition pour demander à la Russie de ne pas mettre son veto !