La FGTB Titres-services est très inquiète des conséquences que la deuxième vague CORONA va avoir pour les travailleuses du secteur !
Les aide-ménagères ont subi d'énormes pertes de salaire au cours des six derniers mois.
En raison du chômage temporaire, elles ont perdu un tiers de leur salaire pendant de nombreuses semaines. Les employeurs du secteur - principalement représentés par l'organisation patronale Federgon – ont obstinément refusé de remplir leurs obligations et de payer un supplément de chômage temporaire ou d’accéder aux mesures régionales.
Comme si cela ne suffisait pas, la prime de fin d'année sera désormais moins élevée car les employeurs refusent d'inclure les jours de chômage temporaire. Les aide-ménagères risquent de perdre jusqu'à 120 euros.*
La sécurité des aide-ménagères a également été gravement compromise. Un protocole sectoriel a été conclu dans la plupart des secteurs, mais pas dans le secteur des chèques-services. Les employeurs n'ont pas accepté de rendre obligatoire pour les entreprises la fourniture d'équipements de protection tels que des masques buccaux, des gants jetables... Le secteur des titres-services s'est ainsi retrouvé sans ligne directrice sectorielle pour les aide-ménagères.
L'insécurité sur le lieu de travail pèse lourdement sur les travailleuses. Alors que les clients sont de plus en plus souvent à la maison en raison du télétravail, elles doivent travailler en leur présence.
De plus en plus de messages nous parviennent d'aide-ménagères travaillant en présence de clients présentant des symptômes, d'enfants couchés dans leur lit ou de clients disant qu'ils attendent les résultats de leur test.
Les aide-ménagères sont prises au piège entre un travail dangereux pour leur santé et une perte de salaire conséquente si elles ne veulent pas travailler pour un client.
Il est consternant que, dans un secteur subventionné à 75 %, il ne soit pas possible de garantir le revenu des aide-ménagères. Dans les différentes régions, les sociétés de titres-services ont reçu des subventions pour traverser la crise du Corona. Mais pour compenser la perte de salaire, les employeurs ne veulent pas prendre leurs responsabilités. Il n'y a pas de soutien pour les aide-ménagères et la fin de l'année sera catastrophique.
Les dernières mesures prises par le gouvernement ont des conséquences directes graves pour les aide-ménagères.
Les pouvoirs publics fédéraux et régionaux savent aujourd’hui que les mesures décidées lors de la première vague n’ont pas aidé les plus faibles. Les travailleuses n’accepteront pas deux fois la même erreur.
Ils doivent maintenant assumer, soit ils s’occupent réellement des travailleuses du secteur, soit ils maintiennent 145.000 femmes dans la pauvreté ( 97% des travailleurs sont des femmes).
La FGTB Titres-services exige donc un signal clair de la part des responsables politiques et des employeurs : placez les travailleuses, leurs revenus et leur sécurité au premier plan.
*une prime de fin d’année = 4,5% du salaire brut soit en moyenne 640€ de prime annuelle
Sébastien Dupanloup, secrétaire fédéral