Via un communiqué de presse, la Bouwunie, la fédération flamande des employeurs de la construction, a communiqué sa vision concernant l’évaluation du SIRS, le Service d’information et de recherche sociale, relative aux contrôles menés dans le secteur de la construction. Cette évaluation a conclu que dans 90% des inspections menées, toutes les mesures de prévention étaient appliquées correctement. Nous ne partageons clairement pas l’optimisme de cette analyse ! En effet, ces chiffres sont basés sur des contrôles annoncés sur seulement 127 chantiers de construction, où travaillaient 183 ouvriers de la construction et 87 entrepreneurs indépendants. Pour nous, cet échantillon ne reflète pas la réalité de la situation du secteur qui compte plus de 147.000 ouvriers de la construction et 24.000 entrepreneurs.
Le résultat de l’analyse du SIRS pose question. D’une part nous recevons de nombreux autres signaux du terrain où les travailleurs nous signalent que maintenir la distanciation sociale est loin d’être évident. D’autre part, nos affiliés signalent l’absence ou parfois le très mauvais entretien des installations sanitaires, ce qui rend pratiquement impossible le respect des règles d’hygiène des mains.
Hygiène des mains négligée
En outre, de récentes évaluations réalisées par le CBE (Contrôle du bien-être au travail), qui a été spécifiquement désigné pour contrôler la santé et le bien-être des travailleurs, montrent que lors d'inspections ciblées de chantiers de construction au cours du mois de mai, l'eau courante n'était pas présente pour le lavage des mains dans plus de 70% des cas. Il s’agit pourtant d'une mesure très importante dans la lutte contre la propagation du coronavirus. La fourniture d'un flacon de gel désinfectant n'est pas suffisante pour déroger à cette obligation.
Plus de la moitié des chantiers en infraction
Des chiffres encore plus édifiants ont été publiés hier par les services du CBE. Lors de contrôles menés dans des entreprises A/B (plus de 50 travailleurs), sur 1.162 inspections effectuées du 4 mai au 28 octobre 2020, 648 infractions ont été constatées. Dans les entreprises C/D (moins de 50 employés), pas moins de 2.678 infractions ont été constatées au cours de 4.247 inspections, soit dans 63 % des inspections effectuées !
Sanctionner les contrevenants
Si nous voulons garder le virus hors de nos chantiers de construction et éviter d'éventuelles contaminations entre travailleurs, les services d'inspection du CBE doivent être renforcés. Des sanctions doivent également suivre en cas de non-respect des règles, et pas seulement des avertissements ou des conseils.
Il est impératif que le protocole sectoriel pour un travail sûr et sain dans le secteur soit respecté et appliqué au maximum. Pour soutenir les travailleurs, Constructiv, l’institut de prévention de la construction, a mis en place un point de contact gratuit (0800 11 759) afin de leur fournir des informations concernant les mesures de prévention et pour leur permettre de témoigner de la situation sur leurs chantiers.