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demolitions 326x235 1L’Association belgo-palestinienne (ABP) salue la prompte réaction du gouvernement belge aux dernières destructions d’infrastructures civiles en Cisjordanie et l’appelle instamment à joindre la parole aux actes en prenant immédiatement des contre-mesures contre Israël.

L’année 2020 aura été particulièrement sombre pour les Palestiniens. Galvanisé par le “deal du siècle” de Donald Trump, et profitant de l’état de sidération provoqué par la pandémie de Covid-19, le gouvernement israélien a considérablement accéléré la colonisation du territoire occupé et le processus de dépossession violente des Palestiniens de leurs terres. Depuis le début de l’année, 689 démolitions de structures civiles palestiniennes ont été recensées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), laissant 869 personnes sans toit. “Les démolitions sont un moyen essentiel pour créer un environnement conçu pour contraindre les Palestiniens à quitter leurs maisons”, rappelle Yvonne Helle, Coordinatrice humanitaire de l’organisation, dans un communiqué. La justification invariablement invoquée? L’absence de permis de construire, motif particulièrement cynique quand on sait qu’ils sont presque toujours refusés aux Palestiniens.

Dernière manifestation en date de cette impitoyable méthode : le raid du 3 novembre sur le village bédouin de Humsa al-Fuqa, dans la vallée du Jourdain. L’armée israélienne s’est attelée à la destruction systématique de ses logements, infrastructures sanitaires, réserves d’eau et espaces d’élevage, ne laissant derrière elle que des ruines et sommant ses 74 habitants (dont 41 enfants) de quitter les lieux. Il s’agit de la plus grande opération de déplacement forcé depuis une décennie. Pour mémoire, les destructions de propriétés et les transferts forcés de population en territoire occupé violent gravement la quatrième convention de Genève et sont constitutifs de crimes de guerre.

Cette accélération du nettoyage ethnique en zone C rappelle, si besoin en était, que la suspension du projet d’annexion formelle de parties du territoire occupé n’augure aucune amélioration sur le terrain : l’annexion de fait est plus que jamais d’actualité. Si l’outrancière impunité dont jouit le gouvernement de Benyamin Netanyahou tient avant tout à la bienveillance de l’actuelle administration étatsunienne, la faiblesse de la réponse européenne contribue à le conforter dans l’idée qu’il ne payera jamais le prix de ses atteintes répétées au droit international et au droit international humanitaire.

La Belgique, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères Sophie Wilmès, a condamné ces destructions, dont une partie concerne des infrastructures humanitaires financées par la Coopération belge au développement et dont elle exige le dédommagement. Elle a appelé Israël à renoncer à ses futurs projets de démolition, notamment d’écoles situées dans les villes de Ras al-Tin, Jinba et Khirbet al-Fakheit.

L’ABP salue la fermeté du message envoyé à Israël, tout en rappelant que seules de réelles sanctions sont susceptibles d’enrayer la présente fuite en avant.

“Alors que la défaite de Trump permet enfin aux Palestiniens d’espérer clore un chapitre noir, il importe que les acteurs nationaux et internationaux préoccupés par la justice et le respect du droit saisissent ce momentum pour imposer, chacun à son niveau, un nouveau paradigme qui romprait avec l’impunité dont Israël a jusqu’à présent bénéficié”, déclare Pierre Galand, président de l’ABP.

Source : association-belgo-palestinienne.be