En organisant deux semaines inédites de mobilisation, la Coalition Climat a voulu rappeler l’urgence de rehausser l’ambition climatique européenne. C’est aujourd’hui chose faite : les 27 se sont accordés sur un nouvel objectif de réduction des gaz à effet de serre de 55% à l’horizon 2030 (par rapport aux niveaux de 1990). Une victoire à célébrer ? Pas tout à fait. Si la Coalition Climat reconnaît l’avancée notoire que constitue cette annonce, elle rappelle que cet objectif est un strict minimum et qu’il ne peut donc contenir aucun artifices ni fausses solutions.

Le fait que l’Union européenne adopte aujourd’hui un nouvel objectif plus ambitieux est un signal fort pour l’action climatique globale. Cependant, pour être en ligne avec l’Accord de Paris, l’objectif européen devrait être d’au moins de 60% (par rapport à 1990), sans flexibilités intégrées. L’objectif adopté aujourd’hui constitue donc un strict minimum, d’autant plus que l’Union européenne a choisi d’adopter un objectif “net”, ce qui correspond dans les faits à une réduction de seulement 50,5%.

“Cela fait 5 ans, depuis la COP21, que nous demandons que l’Union européenne rehausse son ambition. On peut considérer la décision d’aujourd’hui comme une avancée. Cependant, cet objectif constitue un strict minimum et devra être mis en œuvre par des mesures concrètes et un financement à la hauteur du défi”, déclare Nicolas Van Nuffel, Président de la Coalition Climat.”Il est donc temps d’entamer le Chantier du siècle: faire converger tous les moyens disponibles pour assurer une transition juste vers une société réellement durable.”

Le renforcement de l’ambition européenne arrive juste à temps pour le sommet international qui a lieu demain, samedi 12 décembre. Ce sommet, organisé à l’occasion des cinq ans de l’Accord de Paris, est le moment pour les Etats de s’engager pour plus d’ambition ou de solidarité internationale. L’Union européenne y prendra donc la parole, à l’instar de nos pays voisins, au contraire de la Belgique. La condition pour s’exprimer était sine qua non : de nouveaux engagements étaient nécessaires.

“Si nous sommes satisfaits de savoir que l’Union européenne communiquera une ambition rehaussée demain en termes de réduction des émissions, nous ne pouvons en dire autant de la Belgique pour ce qui concerne les financements climat. A notre connaissance, aucun nouvel engagement national n’a pu être adopté dans les temps. L’occasion était pourtant toute pointée : la Belgique doit adopter une nouvelle contribution au financement climat international pour les pays en développement d’ici, à la fin de l’année. C’est donc une opportunité manquée”, relève Nicolas Van Nuffel.