La journaliste citoyenne Zhang Zhan, qui a réalisé des reportages sur le COVID-19 depuis Wuhan à partir de février 2020, a été arrêtée et inculpée d’« avoir cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public ».
Zhang Zhan a été portée disparue le 15 mai à Wuhan. Il a ensuite été révélé qu’elle était détenue par la police à Shanghai, à plus de 640 km de Wuhan. Au Centre de détention du nouveau district de Pudong, à Shanghai, Zhang Zhan aurait été nourrie contre son gré par l’administration pénitentiaire après avoir commencé une grève de la faim. Elle est également entravée et cela fait plus de trois mois qu’elle a les mains liées 24 heures sur 24.
Sa santé et son bien-être suscitent de vives préoccupations et il est fort à craindre qu’elle ne subisse à nouveau des actes de torture et d’autres mauvais traitements.
COMPLÉMENT D'INFORMATION
J'AGIS
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Monsieur le Procureur général,
Je vous écris pour vous faire part de ma profonde inquiétude pour la journaliste citoyenne Zhang Zhan ( 张 展 ), qui a été détenue par la police à Shanghai et qui se trouve actuellement dans le Centre de détention du nouveau district de Pudong. Elle est détenue arbitrairement puisqu’elle n’a fait qu’exercer son droit fondamental à la liberté d’opinion et d’expression, tel que consacré à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Zhang Zhan s’est rendue à Wuhan en février 2020 pour couvrir l’épidémie de COVID-19. Elle a fait état de l’arrestation de journalistes indépendants, ainsi que du harcèlement de membres de la famille de victimes. Elle a été inculpée le 15 septembre d’« avoir cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public » (寻衅滋事罪), infraction passible de cinq ans d’emprisonnement. J’estime qu’il est profondément choquant qu’elle encoure une telle sanction simplement pour avoir diffusé des informations sur une question d’intérêt public.
Zhang Zhan a choisi d’observer une grève de la faim pour dénoncer sa détention et clamer son innocence. Malgré sa volonté de poursuivre cette action de protestation, les autorités du centre de détention la soumettraient à une alimentation forcée. De plus, elles lui font porter des entraves aux pieds et cela fait plus de trois mois qu’elle a les mains attachées 24 heures sur 24. Les actes imposés à Zhang Zhan sont contraires à l’interdiction absolue de la torture et des autres mauvais traitements ; ils constituent par conséquent une violation des obligations qui incombent à la Chine en vertu du droit international relatif aux droits humains. Je suis extrêmement préoccupé.e quant aux conséquences de ces agissements pour la santé de Zhang Zhan, qui s’est détériorée rapidement depuis le mois de septembre, et j’éprouve une vive inquiétude pour sa santé et son bien-être.
En conséquence, je vous prie instamment :
• de libérer Zhang Zhan immédiatement et sans condition, à moins qu’il n’existe des éléments crédibles, suffisants et recevables indiquant qu’elle pourrait avoir commis une infraction reconnue par le droit international et qu’elle ne soit jugée dans le cadre d’un procès respectant les normes internationales d’équité ;
• de respecter le droit de Zhang Zhan à la santé, à l’autonomie et à la liberté d’expression, de cesser de l’alimenter de force, à moins que cela ne soit médicalement nécessaire et légitime, et de veiller à ce qu’elle bénéficie sans délai et régulièrement d’un suivi médical et de soins de santé adaptés ;
• de veiller à ce que, dans l’attente de sa libération, Zhang Zhan puisse avoir des contacts réguliers et sans restriction avec sa famille et les avocats de son choix et à ce qu’elle ne soit pas soumise à des actes de torture ni à d’autres mauvais traitements.
Veuillez agréer, Monsieur le Procureur général, l’expression de ma haute considération,
VOS APPELS : anglais ou chinois. Vous pouvez également écrire dans votre propre langue.