Cette question, il est légitime de se la poser lorsqu’on analyse les différences salariales observées entre les hommes et femmes du secteur de la chimie. En cette veille de la Journée internationale des droits des femmes, il est important pour la FGTB Chimie de dénoncer une situation totalement inacceptable et de réclamer une véritable égalité entre les genres.
Notre analyse se base sur les derniers chiffres fournis par Statbel (données 2018). Seules les entreprises de plus de 10 travailleurs sont prises en compte. Les chiffres reprennent aussi bien les ouvriers que les employés des trois sous-secteurs, à savoir la chimie, l’industrie pharmaceutique et le plastique / caoutchouc.
Quels constats ?
Le premier constat est édifiant : les femmes sont presque toujours moins rémunérées que les hommes.
Dans le sous-secteur du plastique/caoutchouc et dans le sous-secteur de la chimie, plus de 40% des femmes perçoivent moins de 3000€/brut par mois alors que seulement 25 % des hommes sont dans cette situation.
Deuxième constat, seulement une femme sur cinq gagne plus de 4300€/brut par mois contre deux hommes sur cinq.
Enfin, une femme sur deux gagne moins que le salaire médian en Belgique (3361€/brut en 2018). Plus grave encore, 10% des travailleuses gagnent moins de 14€ brut/heure ou 2300€ brut/mois. Pour les ouvrières, le pourcentage monte à 15%, tous sous-secteurs confondus. Or, il s’agit là du seuil minimum pour vivre dignement de son travail.
Une lueur d’espoir
C’est dans le sous-secteur de l’industrie pharmaceutique qu’apparait une lueur d’espoir puisque nous y observons une représentation plutôt égalitaire d’hommes et de femmes dans les différentes catégories salariales. Même si nous déplorons que les hommes soient encore 5% plus représentés dans les catégories salariales supérieures, ce qui est inexplicable en 2021.
Plus de respect
En tant que FGTB Chimie, nous souhaitons que les employeurs fassent de l’égalité entre les femmes et les hommes une véritable priorité. Ces écarts salariaux injustifiés sont d’un autre temps et indignes d’un secteur de pointe comme celui de la chimie.
En outre, à l’heure où les négociations pour l’AIP sont dans l’impasse, nous aimerions que les employeurs se souviennent que lorsque la chimie a été reconnue comme secteur essentiel, c’est grâce aux travailleuses et aux travailleurs que le secteur a continué de tourner, parfois au péril de leur santé. Aujourd’hui, il est temps que les efforts et les risques encourus soient récompensés sous la forme d’une augmentation salariale. Et ce n’est pas avec une augmentation salariale de maximum 0,4% brut pour la période 2021-2022, soit un peu moins de 6 €/brut par mois que le compte sera bon !
Andrea Della Vecchia
Secrétaire fédéral