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Mohamed Lamine Haddi, journaliste et défenseur des droits de l'homme, prisonnier sahraoui du Groupe de Gdeim Izik, incarcéré à la prison de Tiflet 2 (Maroc), a entamé le 13 janvier dernier une grève de la faim illimitée pour protester contre ses conditions de détention exécrables (mise à l’isolement prolongée, confiscation de biens personnels, déni de soins médicaux, et surtout éloignement de sa famille car il est incarcéré au Maroc, à 1200 km de sa résidence au Sahara occidental, en violation du Droit International Humanitaire qui interdit à la puissance occupante d’un territoire de transférer des prisonniers hors de ce territoire, notamment dans le sien).

Depuis le 25 février dernier, sa famille n'a plus aucune nouvelle. Ce jour là, Mohamed Lamine Haddi a fait état de pressions et de menaces contre lui par les autorités pénitentiaires. Les visites aux détenus étant à nouveau autorisées à partir du 1er mars, sa mère s'est immédiatement rendue à Tiflet, mais elle n'a pas été autorisée à le voir. Depuis, elle attend sur place, et a même été détenue quelques heures par la police le 3 mars, ainsi que les deux enfants qui l’accompagnent.
Le Royaume du Maroc n’autorise pas les visites du Comité international de la Croix-Rouge dans les prisons marocaines. C’est donc au Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) marocain d'intervenir pour garantir la sécurité et l'intégrité physique et psychologique de Mohamed Lamine Haddi, conformément aux engagements pris le 26 janvier dernier par Rabat, avec le soutien de l'Union européenne et du Conseil de l'Europe, lors du lancement du projet d'Appui au Mécanisme National de Prévention de la torture au Maroc. A cette occasion, Monsieur Alessio Cappellani, Chef de Délégation Adjoint de l’Union Européenne au Maroc a déclaré : "Nous nous réjouissons de voir que le Maroc a suivi les recommandations prioritaires de l’examen du Comité des droits de l’Homme, en ouvrant les lieux de privation de liberté à un regard indépendant, à travers la création du Mécanisme de Prévention de Torture au sein du Conseil national des droits de l’Homme, que l’UE et le Conseil de l’Europe soutiennent ».

En ce qui concerne la visite de sa famille, la Délégation générale à l'administration pénitentiaire affirme que la visite était autorisée mais que la famille a refusé de se plier aux contraintes sanitaires. Comment imaginer que la mère de Mohamed Lamine HADDI, sans nouvelles de son fils après 48 jours de grève de la faim et craignant pour sa vie, ait pu refuser de se plier aux consignes sanitaires ? De plus, le CNDH déclare avoir rendu visite à Mohamed Lamine Haddi dans sa cellule et ... qu'il va bien, comme l'affirme également le Directeur de la prison.

Une grève de la faim aussi longue est extrêmement risquée, et la vie de Mohamed Lamine Haddi est en danger. Les autorités françaises, la communauté internationale, toutes les institutions qui entretiennent des relations avec le Maroc doivent intervenir pour qu'il reçoive, comme le demande à nouveau sa famille, la visite urgente et immédiate d'une équipe médicale indépendante.
En second lieu, Mohamed Lamine Haddi doit être rapatrié dans son pays, à proximité de sa famille, comme doivent l’être tous les prisonniers politiques sahraouis incarcérés au Maroc.

Nous saluons la détermination de Mohamed Lamine Haddi, et espérons qu'elle ne le conduira pas à l'extrême.
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