Ce vendredi 12 mars, le ministre Clerfayt a rencontré une délégation d’aide-ménagères. Ces dernières lui ont remis leur livre noir dans lequel sont réunis des centaines de témoignages de travailleuses du secteur. Elles y expliquent les conditions inacceptables dans lesquelles elles ont dû (doivent) travailler durant les deux vagues du coronavirus, et témoignent du stress et de la perte financière auxquels elles sont confrontées.
Cette rencontre était l’occasion idéale pour les aide-ménagères se s’entretenir en tête-à-tête avec le ministre et de lui faire part de leurs préoccupations. L’impact de la crise du coronavirus sur le secteur des titres-services a eu des conséquences parfois dramatiques. D’une part, les travailleuses dépendent de la bonne volonté de leurs clients, qui bien souvent n’accordent pas assez d’attention à la sécurité des aide-ménagères, et d’autre part, de la bonne volonté de leurs employeurs qui, malgré l’argent accordé par le Gouvernement pendant la crise, ne leur fournissent pas le matériel de protection nécessaire (gel, masques, gants,….) en suffisance. Dès lors, les travailleuses ne se sentent pas en sécurité et sont souvent confrontées à un choix difficile : aller travailler et gagner suffisamment pour payer leurs factures ou ne prendre aucun risque pour leur santé et celle de leurs proches, mais subir une perte de salaire conséquente.
La délégation a appelé le ministre à mettre en place des règles claires et strictes. Non seulement pendant la crise sanitaire, mais aussi pour le futur. Trop souvent, les accords conclus dans le secteur ne sont pas respectés par les clients et les employeurs. « Pour ce faire, il est nécessaire d’octroyer plus de pouvoir à l'Inspection du travail pour la mise en place de contrôles de façon plus proactive tant auprès des clients que des entreprises », insiste Sébastien Dupanloup, secrétaire fédéral de la Centrale Générale – FGTB en charge des titres-services.
Enfin, les aide-ménagères ont réclamé de meilleurs salaires. Elles sont nombreuses à ne pas savoir joindre les deux bouts, et bien plus nombreuse encore à ne pas pouvoir épargner. Le chômage temporaire massif qui a émaillé le secteur durant la crise leur a fait perdre jusqu'à 1 000 euros de salaire et de prime de fin d'année, une catastrophe pour de nombreuses femmes souvent célibataires et sans économies.
Le Ministre s’est montré sensible aux récits et va réfléchir aux propositions des aide-ménagères dans sa politique. La FGTB Titres-services espère que des leçons seront tirées de la crise du coronavirus. La politique au sein du secteur doit être beaucoup plus stricte, les règles doivent être appliquée et ce ne sont pas les entreprises mais le bien-être des travailleuses qui doit primer. Si leur profession était essentielle durant la crise sanitaire, les aide-ménagères doivent également être traitées comme des travailleuses essentielles après la crise. Pour ce faire, un salaire décent et un travail soutenable sonnent comme une évidence !