Au Mexique, la violence à l’égard des femmes est en constante augmentation. Entre 2010 et 2020, l’Institut national de la statistique et de la géographie (INEGI) a enregistré près de 20 féminicides par jour dans ce pays qui souffre de la violence sexiste.
NAOMI QUETZALY ROJAS, DÉFENSEURE DES DROITS DES FEMMES ET VICTIME
Naomi Quetzaly Rojas est une des nombreuses Mexicaines victimes de la répression et de la violence de la part des autorités et des forces de l’ordre dans le cadre de manifestations. Le 9 novembre 2020, lorsque Naomi Quetzaly Rojas est descendue dans la rue pour demander justice pour le meurtre d’une femme de sa communauté, elle a été arrêtée par la police et traînée dans l’hôtel de ville de Cancún devant lequel la manifestation avait lieu. Là, elle a été sévèrement battue et agressée sexuellement.
LES DROITS DES MANIFESTANTES BAFOUÉS
L’histoire de Naomi Quetzaly Rojas n’est pas unique. À plusieurs occasions, les femmes mexicaines se sont réunies pour protester contre cette violence basée sur le genre qui sévit au sein du pays. Elles ont alors été soumises à une autre forme de violence et à une répression intense des autorités et des forces de l’ordre qui tentent de museler les manifestantes.
Le rapport d’Amnesty International “The age of women : Violence and stigma against women protesters” publié en mars 2021 décrit comment, au cours de l’année 2020, les autorités mexicaines ont violemment réprimé des manifestations féministes. Des détentions arbitraires et préventives pour empêcher le déroulement d’une manifestation et des accusations sans fondements, des violences sexuelles, y compris des cas de viols, ont été rapportées par de nombreuses femmes participant aux manifestations. Là où les manifestantes cherchent pacifiquement et librement à revendiquer leurs droits, elles subissent les horreurs qu’elles dénoncent.
LES FEMMES ET FILLES MEXICAINES STIGMATISÉES
En plus des violences, les manifestantes mexicaines subissent une stigmatisation importante des autorités. Tout est fait pour discriminer, exclure et donner une mauvaise image de ces femmes et filles mexicaines. Parce qu’elles étaient habillées en noir et portaient un masque (en pleine pandémie de Covid-19), elles ont été qualifiées de violentes par les autorités. Cette stigmatisation a permis aux forces de l’ordre de réprimer les femmes mexicaines tout en générant peur et autocensure de la population.
Les autorités mexicaines doivent agir de toute urgence pour que les femmes et filles puissent exercer leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique sans subir de répression, de stigmatisation ou de criminalisation.
Aux côtés d’Amnesty International, demandez aux autorités de protéger et respecter les milliers de Mexicaines qui se battent pour leurs droits fondamentaux en signant la pétition !