Réduction de 55% des émissions de GES en Wallonie en 2030 : une ambition nécessaire, mais à concrétiser urgemment
Le Comité wallon des experts sur le climat, mis en place par le Gouvernement, formule dans son dernier avis de nouvelles recommandations pour permettre à la Wallonie d’atteindre ses objectifs climatiques pour 2030 et 2050. Il prône un meilleur respect du calendrier prévu par le décret climat et une traduction rapide des objectifs climatiques annoncés par le Gouvernement dans des politiques et mesures concrètes. Le Comité estime que l’ensemble des secteurs d’activité doit contribuer à des réductions suffisantes d’émissions de gaz à effet de serre.
Dans son dernier avis, les Comité souligne que les effets du changement climatique se font déjà ressentir de par le monde, y compris en Wallonie, et vont se renforcer. Afin d’en réduire l’ampleur et de mieux préparer la société à y faire face, une transformation sociétale inédite est nécessaire. La décennie qui vient est particulièrement cruciale.
Le Comité salue la mise en place par le Gouvernement d’un processus participatif, à travers le panel citoyen climat. Il appelle parallèlement le Gouvernement à résorber rapidement le retard accumulé dans l’application du décret climat.
L’avis du Comité contient les trois messages centraux suivants :
Premièrement, le Comité salue le renforcement de l’objectif wallon à au moins 55% de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990, afin d’être davantage cohérent avec l’objectif de neutralité climatique adopté à l’horizon 2050. Il s’agit d’une augmentation nécessaire de l’ambition par rapport au plan précédent qui prévoyait une réduction de 43%. Au niveau sectoriel, il constate cependant qu’aucun objectif de réduction n’a été proposé à ce stade pour le secteur de l’agriculture et que les autres objectifs sectoriels mènent à un niveau insuffisant de réduction (52,7%). Dans l’agriculture, le Comité souligne l’importance d’agir de manière progressive mais forte, faute de quoi l’objectif de neutralité climatique à l’horizon 2050 ne sera pas atteint. Il estime également qu’un objectif de réduction plus ambitieux doit pouvoir être envisagé dans le secteur de l’industrie, notamment en s’appuyant sur les politiques européennes en développement.
Deuxièmement, le Comité pointe l’urgence de décider et de mettre en œuvre les mesures qui permettront d’atteindre cet objectif en 2030, soit en l’espace de quelques années seulement. En effet, les efforts supplémentaires sont importants, l’inertie est forte et les aspects décisionnels et de mise en œuvre sont chronophages.
Troisièmement, le Comité constate que peu de mesures concrètes sont proposées dans la plupart des secteurs. Sur la base de ses précédents avis et d’un tableau synthétique, le Comité évoque une série de priorités et de mesures à mettre en œuvre dans chacun des secteurs et de manière transversale. Les mesures d’adaptation face aux conséquences des changements climatiques doivent également être planifiées dès à présent. Afin d’opérationnaliser le plus rapidement possible les politiques climatiques à travers les différentes compétences du Gouvernement, le Comité insiste sur la nécessité de dégager à brève échéance les moyens humains et matériels adéquats.
Lien : Avis n°8 du Comité wallon des experts sur le climat