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[alerte-otan] En Syrie et en Irak, les djihadistes européens embarrassent tout le monde

La Belgique, entre autres pays européens, a pratiquement envoyé en Syrie des centaines de petits délinquants, repeints en ‘jihadistes’. ‘Radicalisés’ à cause de la propagande continue et massive de nos médias :  Bashar el-Assad massacre son propre peuple, Bashar l’Allaouite massacre les enfants musulmans : « ‘Sait-on  à quel moment il (Salah Abdelslam) se radicalise ?

’  ‘Le tournant se situerait en 2012 alors qu'il commence à s'intéresser à ce qui se passe en Afghanistan,  Syrie et Irak. Il se dit très marqué par les images du régime de Bashar elAssad en Syrie qui, je cite,  massacre son peuple.’ » (RTBF, 9/02)

Ben oui,  la propagande a super bien marché. (Noter en passant comment on fait passer ‘Syrie’ entre Afghanistan et Irak : c’est pas en Afghanistan ni en Irak que partaient le gros des ‘combattants’ belges)

Et c’était pensait-on ici une excellente opération : On envoyait des combattants inconscients qui ne coutaient rien pour aller foutre la merde en Syrie, l’ennemi imposé, et en même temps on se débarrassait ici de petits délinquants. Dans un reportage diffusé en 2014 à la RTBF (évoqué dans ‘Je suis, ou je ne suis pas Charlie’ de Michel Collon), un responsable s’exprimait en ces termes « Les combattants ‘syriens’ [belges partis en jihad] vraiment dangereux mourront sur le champ de bataille ! Nous ne souffrirons plus. Les autres combattants ‘syriens’ qui mènent la guerre sainte parce qu’ils sont convaincus de la création de cet Etat Islamique, ceux-là iront se battre ailleurs, en Jordanie, au Soudan, en Somalie… Ces combattants ne reviendront pas »  « La plupart des jeunes ne veulent pas rentrer, on ne doit pas craindre leur retour » 

Maintenant que le peuple syrien a réussi à résister à cette agression,  on est bien embêté : les combattants inconscients de l’impérialisme ne sont pas mort,  et à cause en grande partie de ses salauds de Russes [une des raisons du coup en Ukraine], leur état islamique s’est réduit à la poche d’Idlib.  Mais pas question de reprendre ce qu’on a allégrement déversé sur la Syrie ! la merde, c’est bon pour la Syrie seulement. Comme le disait en 2018 le Ministre des Affaires Etrangères français « L’offensive syrienne et russe [contre la poche d’Idlib] menace la sécurité de l'Europe : Il y a un risque sécuritaire dans la mesure où dans cette zone se trouvent beaucoup de groupes jihadistes, se réclamant plutôt d'Al-Qaïda, qui sont entre 10.000 et 15.000 et qui sont des risques pour demain pour notre sécurité ». Exactement les mêmes qui,  pour son prédécesseur, faisaient en Syrie de l’excellent boulot

 

En Syrie et en Irak, les djihadistes européens embarrassent tout le monde

Depuis des années, des Européens (et des Belges) qui ont combattu dans les rangs de Daesh sont emprisonnés en Syrie et en Irak. Leur pays ne veut pas les voir revenir sur leur sol. Et les autorités locales s’en délesteraient volontiers.

Pauline Hofmann, Le Soir, 08/02/22

https://www.lesoir.be/422984/article/2022-02-08/en-syrie-et-en-irak-les-djihadistes-europeens-embarrassent-tout-le-monde

Ce n’est pas faute d’avoir prévenu. Depuis des années, les autorités de la région semi-autonome du Rojava en Syrie alertent : gérer les djihadistes étrangers incarcérés dans leurs prisons est un fardeau lourd. Et périlleux. L’attaque et l’évasion massive d’une prison de la ville d’Hassaké en ont été la preuve.

Entre 3.500 et 5.000 djihadistes s’y trouvaient quand le groupe Etat islamique a lancé son assaut. Dont des combattants étrangers… et des Belges (une minorité).

Les Forces démocratiques syriennes, qui contrôlent le nord-est de la Syrie, et leur bras politique, le Conseil démocratique syrien, réclament depuis plusieurs mois des financements pour sécuriser les prisons où croupissent environ 10.000 djihadistes de l’EI, y compris des Européens. En 2020, un rapport de l’Institut Egmont parlait de « centaines » de combattants européens en Syrie. « Ils sont si dangereux », plaidait en septembre un représentant des SDC, Sinam Mohamad. « C’est un fardeau que l’administration [autonome] doit assumer. Personne d’autre. » La région du Rojava est en plus coincée entre les bombardements turcs et la pression du régime el-Assad. [le dit ‘Rojava’, ce sont en réalité 3 zones tout au Nord de la Syrie, dont un occupé par la Turquie ; mais tout le Nord-Est de la Syrie occupé par les proxies de l’Otan a été médiatiquement attribué aux Kurdes]

Depuis la débâcle de Daesh en 2017, les pays de l’UE ne se pressent pas pour rapatrier leurs djihadistes, venus par milliers gonfler les rangs du groupe Etat islamique. Si des femmes et des enfants ont été ramenés au cas par cas, les hommes ex-combattants restent dans les geôles syriennes ou irakiennes (quand ils n’ont pas été tués dans les combats). Selon une source européenne, aucune discussion sur la question n’a eu lieu depuis l’été passé au niveau européen. « C’est très cynique. Des fonds européens vont à des projets en Azerbaïdjan, pour soutenir un pays qui reprend ses combattants. Mais les pays européens ne le font pas eux-mêmes », pointe l’eurodéputée Hannah Neumann (Verts/EFA).

La prison qui a fait le lit de l’EI

Voir revenir des profils djihadistes sur le sol européen pose d’immenses défis sécuritaires […mais pas en Syrie ?]. Tout comme les laisser croupir dans ces prisons. « Si l’on part du principe qu’ils sortiront dans quelques années, les laisser dans ces conditions est sans doute le pire scénario possible », plaidaient dès 2020 les chercheurs belges Rik Coolsaet et Thomas Renard, de l’Institut Egmont. Il faut se souvenir de l’exemple de Camp Bucca. Dans cette prison en Irak, des milliers de djihadistes avaient été emprisonnés après l’invasion américaine en 2003, créant une spirale de radicalisation. Parmi les détenus : l’ancien émir de Daesh Abu Bakr Al-Baghdadi.

« Les choses sont compliquées. Ce ne sont sûrement pas des gens bien. Ils ont, au moins pour certains, probablement commis d’énormes violations des droits de l’homme. Mais ce sont des citoyens de nos pays. Ils sont donc sous notre responsabilité. Et nous ne pouvons pas simplement détourner le regard », plaide Hannah Neumann, une des rares voix à se poser en faveur d’un rapatriement de tous les Européens (homme, femme ou enfant). Quant au gouvernement belge, il « n’a pas de stratégie de rapatriement des foreign terrorists fighters (combattants terroristes étrangers, NDLR) hommes adultes. La position belge est que ces hommes doivent être jugés dans les pays où ils séjournent », indique le cabinet du Premier ministre. « La stratégie (…) concerne les enfants (et leurs mères le cas échéant par respect des lois internationales) dans l’unique et ultime but de leur offrir un avenir. »

Juger les combattants en Syrie ou en Irak ? Dans une chronique publiée début 2021 dans Le Soir, trois juristes soulignaient que « des doutes subsistent (…) quant aux conditions dans lesquelles se dérouleraient ces procès (droits de la défense, récolte des preuves ou encore peines encourues). » En Irak, neuf combattants français ont été condamnés en 2019 à la peine capitale… Elise Delhaise, l’une des signataires, pointe que rien n’oblige légalement la Belgique à venir en aide à ces ressortissants. Mais le plus grand obstacle n’est pas le droit : c’est l’opinion publique, d’un pays qui a payé un immense tribut dans les attentats de Maelbeek et Zaventem.

[…et quel immense tribut a payé la Syrie du fait des euro-jihadistes, soutenu de fait par l’Otan ?]