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Narratif Marche Climat 2022

Introduction 

Nous pouvons désormais observer quotidiennement les conséquences du dérèglement climatique. Cet été en est la triste illustration : une suite de longues canicules, des incendies de forêt qui ont sévi jusque dans des régions inattendues comme la Bretagne, la pire sécheresse depuis 500 ans ou encore les  inondations sans précédent qui ont ravagé le Pakistan. Tout ceci nous démontre quelles sont les conséquences de l’absence de politiques climatiques ambitieuses. Faut-il encore vivre 5 ou 10 étés d’incendies, de sécheresse ou d’inondations avant de réagir ? Inadmissible. Malgré ces signaux d’alerte criants, nos politiques ne prennent pas les mesures à la hauteur de l’urgence. 

La montée en flèche des prix de l'énergie causée par une crise des carburants fossiles nous impacte au quotidien. Faut-il encore vivre 5 ou 10 hivers de crise énergétique avant de réagir? Inacceptable. Ces flambées des prix de l’énergie et des denrées alimentaires devraient, elles aussi, pousser nos responsables politiques à adopter aujourd’hui des mesures ambitieuses et concrètes. 

C’est pourquoi nous exigeon is s aujourd’hui un engagement fort, concret et immédiat du monde politique pour lutter efficacement contre le dérèglement climatique et la précarisation des citoyens.

Pour cela il faut dès aujourd’hui investir massivement dans les secteurs clés de la société. Et ce afin d’atteindre la neutralité carbone au plus tard en 2050. A très court terme, il est essentiel de soutenir les familles qui souffrent de la hausse de prix de l’énergie. Mais aussi les agriculteurs qui, en plus de subir l'explosion des prix de l'énergie, subissent de plein fouet les conséquences des sécheresses dévastatrices pour leurs récoltes. C’est une réelle logique de planification écologique associant mesures sociales et climatiques qu’il faut mettre sur pied. 

La Belgique a une responsabilité envers sa population mais aussi envers les autres pays. La COP 27, cette conférence climatique qui rassemble l’ensemble des Etats du monde, nous le rappelle. La crise climatique est une crise globale, qui nécessite des solutions globales et solidaires. S’il est urgent de lutter contre les conséquences dramatiques du dérèglement chez nous, il est indispensable de venir en aide aux pays les plus vulnérables. Sans être  responsables de la situation, c’est pourtant eux qui en subissent le plus violemment les conséquences.


Climat et Énergie. Attendre encore 5  à 10 hivers de crise ? Inacceptable!

Notre dépendance aux combustibles fossiles nous plonge dans une crise climatique et entraîne des factures d’énergie totalement impayables. C’est en investissant massivement dans les économies d'énergie et les énergies renouvelables que nous pourrons briser ce cercle vicieux. La politique climatique et la lutte pour des factures d’énergie abordables vont de pair.

La crise ukrainienne doit être le signal de l’urgence. Elle doit nous convaincre de sortir de l'impasse dans laquelle nos pays se sont engouffrés. Elle doit nous convaincre d’investir massivement dans les énergies propres. Ce qui nous assurera une indépendance énergétique, une plus grande sécurité, plus de stabilité et plus d’impact dans la lutte contre le dérèglement climatique. Le développement des énergies renouvelables doit s'accompagner de stratégies circulaires dans tous les secteurs, en minimisant la demande de matières premières telles que le lithium, le cobalt et le coltan. L’exploitation des minerais encore nécessaires doit se faire dans le respect des droits environnementaux et des droits humains.

L’énergie la moins chère est celle que l’on n’ utilise pas. Les économies d’énergie sont la priorité numéro un. Ces économies d’énergie permettront de réduire ces factures impayables et de lutter contre le dérèglement climatique. L’Etat doit montrer l’exemple et réduire de manière drastique sa propre consommation dans tous les bâtiments et lieux publics. Ces économies d’énergie nécessitent un plan de rénovation ambitieux et collectif. Il doit prévoir des priorités pour les quartiers les plus vulnérables, un soutien à grande échelle aux transports publics pour permettre à chacun de se déplacer autrement qu’en voiture, un accompagnement pour ceux qui veulent s’engager dans ces économies d'énergie, le soutien aux entreprises doit être conditionné à une consommation rationnelle de l'énergie et une utilisation durable des matériaux.

Les réponses structurelles de lutte contre la pauvreté énergétique doivent être au cœur de la transition énergétique. À court terme, un soutien financier doit être prévu. Les nombreuses années de politiques climatiques sans ambition soumettent, à travers cette crise des énergies fossiles, une grande partie de la population à des factures astronomiques et impayables. Un seul hiver ne suffira pas pour rattraper ce retard. Une politique d'aide sociale forte et ciblée est donc indispensable, par exemple par une extension et une prolongation du tarif social.

Le financement de cette politique peut provenir d'une taxe sur les surprofits. Les grandes entreprises d’énergie réalisent des bénéfices records alors même que les Belges sont confrontés à des factures qui explosent. Une taxe sur ces bénéfices excédentaires est non seulement juste mais surtout urgente. Ces nouvelles recettes pourront aider les familles les plus vulnérables et financer les investissements nécessaires pour se passer des combustibles fossiles.

 

La Coalition climat demande: 

→ Développer, tous les niveaux de pouvoir ensemble, une vision énergétique interfédérale, suivant une trajectoire de réduction de consommation d'énergie qui permet à la Belgique de viser 100 % d'énergies renouvelables bien avant 2050. 

→  Adopter d’urgence dans chaque région un Pacte “logement/énergie” pour tripler le rythme de rénovation des logements publics et privés, avec un priorité aux habitations occupées par les familles les plus précarisées. Il prévoira (1) des investissements publics massifs, (2) le soutien à des mécanismes financiers innovants basés sur les principes de l’économie sociale (3) l'optimisation des réglementations et (4) une politique de formation et d’emploi permettant d’accompagner l’augmentation de la demande. 

→ Réduire drastiquement les émissions et diminuer le nombre de voitures grâce à un shift de la mobilité qui propose et soutient les alternatives. Il prévoira (1) des investissements  dans des transports publics de qualité, sûrs et accessibles (2) une réglementation et un soutien vers des voitures plus légères et moins puissantes et (3) le développement de la mobilité partagée. 

→ Taxer les surprofits exceptionnels des géants de l’énergie. Ces recettes fiscales doivent aider les familles les plus en difficulté et être utilisées pour des mesures structurelles en matière d'économie d'énergie et d'énergies renouvelables.

Agriculture, alimentation et nature. Attendre encore 10 étés de crise ? Inadmissible ! 

Nous l’avons vu en direct tous les jours ces derniers étés : nos terres jaunissent, se dessèchent et brûlent, les cultures dépérissent, les cours d'eau disparaissent ou, au contraire, provoquent des inondations, les incendies ravagent nos forêts. Autant de catastrophes matérielles mais aussi humaines, en Belgique, en Europe et dans le monde entier. Cette crise climatique impacte la nature, les moyens de subsistance des agriculteurs et dérègle tout le système alimentaire dont nous dépendons. 

Avant même cette crise, l’accès à une alimentation durable et de qualité pour toutes et tous était difficile. L'année dernière, 193 millions de personnes dans 53 pays ont été confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les dérèglements climatiques contribuent de plus en plus à cette situation. En Belgique, plus de 600.000 personnes font appel à l’aide alimentaire, tandis que de nombreux agriculteurs se retrouvent piégés financièrement par  le mode de production actuel qu’il s’agisse d’agriculture conventionnelle ou même d’agriculture durable. Les agriculteurs eux-mêmes sont bien sûr frappés par la crise et l’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie.

Le modèle actuel ne fonctionne ni pour les citoyens ni pour les agriculteurs et moins encore pour la nature : les émissions augmentent alors que les plantes, les animaux et les insectes disparaissent. Cette dégradation de la biodiversité entraîne d'autres dangers. Une biodiversité riche et saine protège les cultures des attaques extérieures et permet aux écosystèmes de fonctionner. Or presque tous nos besoins dépendent de ces écosystèmes. Au final, l'agriculture, à son tour, devient moins résistante aux crises climatiques comme les vagues de chaleur ou les inondations. Une biodiversité riche protégera autant les écosystèmes dont nous dépendons que les terres cultivables dont nous avons tous besoin.

Ces crises doivent être abordées ensemble : alimentation durable, agriculture écologique et socialement juste, nature prospère. Nous devons transformer nos systèmes alimentaires vers des modes de production et de distribution respectueux de la nature, assurant des prix équitables et fournissant une alimentation de qualité. Il est urgent de transformer le modèle de production agricole industrielle, axé autour de l’utilisation de produits chimiques, en une agriculture respectueuse de l'environnement et des limites de la planète. Des politiques agricoles et alimentaires  cohérentes doivent garantir des prix justes aux agriculteurs pour qu'ils puissent accélérer la transition et garantir le droit à une alimentation durable pour toutes et tous. Ceci implique d’aligner les décisions politiques dans les domaines de l'agriculture, de l'innovation, du commerce, de l’aménagement du territoire, de l’éducation, du bien-être et de l'environnement. La restauration de la biodiversité dans le monde agricole et des pratiques agro-écologiques permettront à la nature de résister au dérèglement climatique. C’est de cette manière que le travail de la terre pourra directement participer à la régénération des écosystèmes.

Au final l’agro-écologie pourra ainsi avoir un impact sur notre alimentation mais plus largement sur l’ensemble de notre société [4]. Ce modèle permettra que les agriculteurs ne soient plus uniquement cause ou victimes de la crise écologique et sociale. Ils en deviendront une solution à part entière. 

Malheureusement, certaines limites ont déjà été et seront encore franchies. La nature ne peut s’adapter indéfiniment. Il faut désormais tenir compte des pertes et dommages liés au dérèglement climatique. Ils ont des impacts très concrets pour des milliards de personnes dans le monde, dont les agriculteurs. Ils nécessitent des réponses et des financements adéquats. Or tous les jours, des agriculteurs démontrent qu’un autre modèle est possible. Inspirons-nous d’eux.

La Coalition climat demande: 

→ En prenant soin de la nature : développer une vision à long terme du secteur agricole basée sur la nature, le climat et les objectifs environnementaux. S'attaquer à la crise de la biodiversité et aux écosystèmes perturbés des terres agricoles, (1) en évitant les pesticides et les engrais chimiques, (2) en donnant la priorité à la conservation et à la restauration des sols, et (3) en adoptant des pratiques régénératrices, telles que la rotation et la diversité des cultures, le compostage et le pâturage, pour un sol sain pour l'avenir.

→ En soutien des producteurs : s'engager dans un modèle avec en son centre l'agriculteur comme gestionnaire de la biodiversité climatique, des sols, de l'eau et des paysages. Soutenir la transition des exploitations traditionnelles vers des pratiques agroécologiques, grâce à des financements ciblés qui ont un effet de levier, une communication ouverte et le partage de conseils, de connaissances et de formations. Faciliter l’accès à la terre aux agriculteurs. 

→ Aux côtés des citoyens : garantir le droit à une alimentation durable, diversifiée et de qualité, à travers (1)le soutien à une agriculture locale faite de circuits-courts, bio et écologiquement et socialement juste, à l'échelle des citoyens, (2) un soutien structurel aux plus vulnérables, et (3) le soutien au droit à l'alimentation pour que le choix d’une alimentation de qualité et durable soit le choix le plus évident pour le citoyen. Repenser l’agriculture en un système agro-écologique global  en intégrant les filières de la transformation, de la distribution permettra d’avoir une alimentation à prix juste et de stopper les impacts négatifs sur la nature et notre santé.