Koopkrachtplakkaat

EnergieplakkaatC

173646265 10222054268599783 1356797931624160070 n

Delen van artikels

 

[alerte-otan] Marc Botenga, à propos de la famine en URSS

Marc Botenga, à propos de la famine en URSS 


"  Le Parlement européen vient d'adopter une résolution qui désigne la grande famine de 1932-33 en URSS comme un génocide visant l'extermination des Ukrainiens, sous le nom d’Holodomor. Je me suis abstenu sur ce texte, comme mes camarades de Die Linke ont fait au Bundestag et les co-présidents de notre groupe au Parlement européen. Pourquoi?

De quoi s'agit-il? Au début des années '30, différentes régions de l’Union soviétique ont été touchées par une terrible famine. Le contexte est celui de récoltes désastreuses, crise économique mondiale et collectivisation de l'agriculture. La majorité du Parlement européen décrète maintenant qu'il s'agissait d'un génocide délibéré contre les Ukrainiens.Un génocide est un crime consistant en l'élimination concrète intentionnelle, totale ou partielle, d'un groupe national, ethnique ou encore religieux. En d'autres mots, selon ce texte du Parlement européen, cette famine aurait été organisée délibérément pour imposer la collectivisation et exterminer les Ukrainiens.

Cette déclaration va contre entre autres l'avis de quatre experts différents demandés par le Parlement belge.Tous les quatre ont rejeté ou déconseillé l'utilisation du terme « génocide ». L'historien américain Mark B. Tauger explique que la collectivisation avait déjà eu lieu et visait justement à éviter les famines, qui avaient déjà touché plusieurs fois les pays formant l’URSS. Une autre experte interrogée par la Chambre des Représentants affirme qu'il y avait en effet une forte répression des nationalistes ukrainiens en URSS, mais pas de preuve d'une volonté d'éliminer tous les Ukrainiens. Au contraire, la politique soviétique s'appuyait aussi sur des Ukrainiens. Même les historiens Robert Davies et Stephen Wheatcroft qui considèrent la politique agricole de collectivisation rapide du gouvernement soviétique comme la principale cause de la famine, soulignent que la famine était inattendue et hautement indésirable, et que le gouvernement a pris des contremesures, qui étaient toutefois insuffisantes pour éviter la grande famine.

Ces famines furent indiscutablement un drame.Des masses de gens ont perdu la vie. Raison pour laquelle je n'ai pas voté contre la résolution. Mais parmi les historiens sérieux, il existe des désaccords sur les causes de la famine. Et, donc, les experts interrogés par la Chambre des Représentants ne retiennent pas non plus le terme « génocide ».

Dans son texte, le Parlement européen cherche en fait surtout à démontrer une continuité entre la guerre criminelle de Poutine et la politique soviétique vis-à-vis de l’Ukraine. C'est absurde. Vladimir Poutine a violemment critiqué la politique soviétique vis-à-vis de l'Ukraine. Pour lui l’Ukraine n’est pas un pays et les Ukrainiens même pas un peuple. Comme l’explique l’historienne Francine Hirsch, l’URSS reconnaissait en revanche la nationalité ukrainienne, a développé l’enseignement, la langue et la culture ukrainiennes, et a même insisté pour que l'Ukraine reçoive un siège à part entière au sein de l’ONU.

Imposer une version de l’histoire – contre les discussions entre historiens - sert des fins politiques : construire un « récit national » ukrainien, et faire passer l’idée que la Russie a toujours voulu détruire l’Ukraine et que donc on ne peut pas négocier avec la Russie pour arrêter la guerre.

C’est extrêmement dangereux. Cela étouffe les appels à une solution diplomatique à la guerre en Ukraine, et rend plus probable une escalade possiblement nucléaire du conflit.

Et dans un contexte de montée de l’extrême-droite partout en Europe, ceci contribue à mettre sur le même plan les communistes, qui ont vaincu le nazisme et ont été de tous les combats démocratiques de la classe travailleuse, et les fascistes. Nous ne pouvons pas accepter cela. Je me suis donc abstenu sur cette résolution. "

--

..