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Un des effets les plus évidents de "l'affaire Charlie" est d'avoir libéré la parole athée et agnostique face au conformisme du "politiquement correct" jusque là de rigueur. Ceci va bien au delà du "droit au blasphème", sujet somme toute mineur: on ne nie pas ce qui n'existe pas. Mais en présence du retour en force du fondamentalisme religieux, dont la variété islamiste, pour être la plus nocive et la plus rétrograde, n'est pas la seule, il n'est plus possible de se contenter benoîtement du sage adage: "La religion est affaire privée", lorsque celle-ci revêt la forme d'un prosélytisme agressif et conquérant.

L'Europe ne veut pas d'un retour à ces guerres de religion qu'elle connut pendant des siècles, et qui sévissent de nos jours en Asie et en Afrique, minorités persécutées! Mais si des barbares convoquent un Dieu protéiforme, vindicatif et méchant, alors, et pas seulement les marxistes et marxisants, on se souviendra de la parole célèbre sur "l'opium du peuple", phrase à citer entièrement...

La science et la religion sont des parallèles qui ne se rencontrent jamais. Mais on ne permettra pas à des jeunes ignares, sous un prétexte identitaire, de nier par exemple l'évolution des espèces et d'afficher des inepties sur les bancs scolaires.

Deux principes sont essentiels par dessus tout. Un, la laïcité n'est pas une école de pensée à côté des religions. Elle se situe par définition au dessus des religions, "les lois de la République" dit-on en France. Deux, tout ce qui fait obstacle à l'égalité des hommes et des femmes doit être combattu sans concessions à des prescrits religieux.

Robert Falony - 12 mars 2015

Ce billet était écrit lorsque tombe sous les yeux le titre barrant la première page du "Monde" du 10 mars: "Chrétiens, juifs, musulmans: l'appel des religions contre la loi sur la fin de vie".

On admire ce titre dans un monde où la foi religieuse extrême se fait de plus en plus massacrante. Mais restons sur le sujet: c'est le refus du droit à mourir dans la dignité, le choix d'imposer à tous, jusqu'au bout, des souffrances inhumaines que les "soins palliatifs" ne font qu'atténuer.