Koopkrachtplakkaat

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Cela s’appelle parfois le mouvement de la Transition et c’est très proche de l’objection de croissance: de nombreux contemporains ne croient plus dans les illusoires promesses de la nomenklatura politique et économique. Ils sont conscients qu’il faut radicalement changer, pas seulement de dirigeants mais de mode de vie.

Depuis 2 ou 3 ans, on sent cette prise de conscience se développer mais n’est-ce pas très minoritaire? L’Observatoire Société et Consommation (ObSoCo), un organisme lié au monde du marketing, vient de répondre en réalisant un sondage international dans 6 pays qui a interrogé 12.000 personnes sur leurs options de mode de vie. Les résultats sont sur leur site. Ne résistons pas à reproduire quelques lignes de leurs « premiers enseignements »:

« Selon l’étude, 86% des individus sont conscients de la situation environnementale préoccupante. Dans un contexte où la société s’organiserait pour faire face à la crise  environnementale, les gens sont prêts à revoir encore plus leurs modes de vie :

• 75% seraient prêts à réduire leurs déplacements et à privilégier la proximité ;

• 60% seraient prêts à abandonner l’automobile personnelle ou l’avion ;

• 76% se disent d’accord pour moins consommer ;

• 85% accepteraient d’utiliser des objets plus longtemps ;

• 75% achèteraient des produits d’origine locale, voire faire plus par eux-mêmes ;

• 39% des personnes interrogées estiment qu’un ’’changement radical dans l’organisation de l’économie et de la société, revenant à produire moins et à consommer moins’’ serait la meilleure manière de répondre au défi environnemental ».

Certes, 29% comptent encore sur le progrès scientifique et technique pour trouver des solutions aux graves problèmes sociaux et environnementaux mais : « Le changement de paradigme est davantage privilégié par les plus jeunes alors que plus on remonte dans les générations, plus l’espoir reste fondé sur le progrès scientifique et technique. » Beaucoup souhaitent donc échapper aux obligations consuméristes.

Le fossé entre la pseudo-élite qui prétend nous diriger et le peuple est donc décidément de plus en plus large. La « tentation » de la décroissance touche de plus en plus largement, pas seulement les « intellos » qui réfléchissent beaucoup à l’avenir de nos sociétés mais aussi de larges couches de la société. Les médias importants commencent à parler de la décroissance sans moquerie : Le Monde diplomatique ou Philosophie magazine ici et ici

Les puissants, obnubilés par leur obsession du « toujours plus », ne vont pas lâcher facilement. Nous devrons résister, opposer nos valeurs aux leurs, la beauté à la brutalité, l’humour et la désobéissance face au sérieux et à la force de l’Etat.

La mobilisation contre les traités commerciaux transatlantiques, CETA et TTIP, a permis, ce 20 septembre, de constater une convergence inédite entre des dizaines et des dizaines d’organisations qui mettent sur pied des modes de contestation alliant le traditionnel à l’original et au festif.

Il reste maintenant (et ce ne sera pas facile) à convaincre cette multitude de révoltes, douces ou radicales, qu’elles sont l’émanation du sentiment profond de la société, qu’elles doivent « faire système » c'est-à-dire s’unir pour proposer une alternative au « tout au marché » ou au « tout à l’Etat ». Pour voir s’esquisser ce que pourrai être la sortie de l’actuelle impasse néolibérale, on peut écouter Agnès Sinaï, fondatrice de l’Institut Momentum, décrire ce que sont les politiques de la décroissance.