Tout comme les cessez-le-feu antérieurs, celui conclu il y a quelques semaines en Syrie a rapidement échoué. La plupart des medias en Belgique ne manquent pas d'en rejeter la faute sur le gouvernement syrien et ses alliés dont principalement la Russie. Certains medias et organisations politiques appellent même à une intervention militaire accrue de la part de la "Coalition internationale contre l'EI en Irak et en Syrie", notamment l’imposition d’une « no fly zone » par les Etats-Unis ou l’OTAN.
Si nous condamnons les frappes indiscriminées dont les civils sont victimes, l'échec du cessez-le-feu est avant tout imputable aux groupes d'opposition armés qui sévissent en Syrie. Nombre d’entre eux l'ont ouvertement rejeté et maintiennent leur alliance avec les "islamistes" les plus belliqueux, Etat islamique et, surtout Fatah al-Cham, nouveau nom du Front Al-Nosra, filiale d’Al Qaeda en Syrie. En outre, le cessez-le-feu a été violé de façon flagrante lorsque des avions US ont bombardé des positions de l'armée syrienne faisant face à l'EI.
S'agit-il vraiment de "sauver Alep"? Il n'en est rien.
Rappelons que la Belgique a renouvelé sa participation à cette Coalition en Irak et l'a étendue à la Syrie en envoyant 4 bombardiers F-16 rejoindre la flottille de l'Otan depuis juillet 2016.
Les Etats occidentaux, en premier lieu les Etats-Unis et l'Otan, sont largement responsables de cette guerre qui dure depuis 5 ans. Ils ont exclu pendant des années que le gouvernement de Bachar Al-Assad, - gouvernement légal- soit associé à des négociations sur l'avenir de son pays. Ils ont livré, directement ou par l'intermédiaire de leurs partenaires, des armes aux "rebelles" autoproclamés. La symbiose entre ces différents groupes armés est telle, d'un point de vue militaire et idéologique, que toute distinction est devenue impossible entre "modérés" et "terroristes".
Il n'y a pas d'issue militaire dans ce terrible conflit. La Belgique ne peut pas continuer à soutenir la Coalition internationale tout en prétendant chercher des solutions diplomatiques, des négociations équitables. Il faut soutenir la position du médiateur de l'ONU, en faveur d'une recherche de solution politique équitable à la guerre en Syrie. La Belgique doit arrêter ses ventes d’armes aux pays alimentant directement les factions syriennes, en particulier l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, cesser toute participation militaire directe, faire revenir ses bombardiers F-16 et se retirer de cette Coalition.
Le Comité de Surveillance Otan - 4 octobre 2016