Le procès en extradition de Julian Assange, le patron fondateur de Wikileaks, a commencé le 24 février 2020 à la Cour de la Couronne de Woolwich au Sud-Est de Londres. Ce procès est une nouvelle étape du calvaire que subit Julian Assange depuis son exil à l’ambassade d’Equateur à Londres le 19 juin 2012, car il risquait son extradition vers la Suède où il était accusé d’une sombre histoire de relations sexuelles non consenties. Assange ne souhaitait pas échapper à la Justice suédoise, mais malgré sa demande, elle ne put lui garantir qu’il ne serait pas extradé vers les Etats-Unis qui voulaient le juger pour espionnage où il risquait jusqu’à la peine de mort. Le président de la république d’Equateur de l’époque, Rafaele Correa, lui avait accordé l’asile politique. L’ambassade fut encerclée par la police londonienne. Ainsi, Assange ne put sortir pour prendre un avion vers l’Equateur. En 2019, Correa est renversé par un conservateur proche des Etats-Unis. Le 12 avril, sur plainte du nouvel ambassadeur équatorien à Londres, la police londonienne a exfiltré violemment le journaliste de la légation. Il a été presqu’aussitôt condamné à 50 semaines de prison et enfermé à la prison de Belmarsch réputée pour être une des plus dures du Royaume Uni et le gouvernement britannique a accepté la demande d’extradition des Etats-Unis. À Belmarsch, les témoins qui ont pu lui rendre visite firent état de sa dégradation physique et mentale. Le nombre de visites est réduit au minimum, même pour ses avocats qui ont dès lors difficile à assurer sa défense pour empêcher une extradition vers les Etats-Unis où il risque 175 années de prison, voire la peine de mort puisqu’il serait jugé dans l’Etat de Virginie ! En plus, il n’y a pas de libération conditionnelle aux USA !
Julian Assange vieilli en perpétuelle haute surveillance
Les chefs d’accusation sont très graves : conspiration avec Chelsea Manning pour publier les journaux de guerre en Irak (Iraq War logs), de la guerre en Afghanistan (Afghanistan War logs) et les câbles du Département d’État. Les accusations n’ont rien à voir avec la Suède, rien à voir avec le sexe et rien à voir avec les élections américaines de 2016 ; une clarification simple que les médias traditionnels semblent incapables de comprendre.
Donc devant l’inanité de cette accusation de viol qui a été au départ la raison principale de « l’exil » d’Assange à l’ambassade d’Equateur où il fut enfermé plus de sept ans, on ne peut que conclure à un complot (quel vilain mot !) destiné à neutraliser le directeur de Wikileaks. En effet, s’il avait été extradé vers la Suède, il risquait donc d’être à nouveau extradé de ce pays, cette fois vers les Etats-Unis ! Finalement, on se retrouve à la case départ. Il est donc évident que cette rocambolesque histoire de viol avait un double objectif : démonétiser Assange et favoriser son extradition. Objectifs atteints ! Mais l’accusation est oubliée.
Le 21 octobre 2019, Julian Assange comparaît devant le tribunal en vue de fixer le calendrier de la procédure d’extradition vers les Etats-Unis. En outre, on se pose la question : qui mène ce procès : la Justice britannique ou les Etats-Unis ?
L’ancien ambassadeur Craig Murray qui apporte un soutien concret et efficace à Julian Assange (voir Uranopole http://uranopole.over-blog.com/2019/10/julian-assange-avant-qu-il-ne-soit-trop-tard.html) rapporte :
Craig Murray, ancien ambassadeur du Royaume Uni, est un observateur avisé et est engagé à fond dans la défense de Julian Assange et des principes qu'il porte.
Craig Murray, ancien ambassadeur du Royaume Uni, est un observateur avisé et est engagé à fond dans la défense de Julian Assange et des principes qu'il porte.
« En outre, il venait tout juste de se voir accorder un accès limité à un ordinateur, et tous ses dossiers et documents pertinents avaient été saisis à l’ambassade équatorienne par le gouvernement américain ; il n’avait pas accès à ses propres documents pour préparer sa défense. »
À quel titre le gouvernement américain saisit des pièces destinées à l’instruction d’un procès anglais ?
Et ce n’est pas tout ! Tout d’abord, comme l’écrit Craig Murray, la défense a fait état de l’espionnage de Julian Assange à l’ambassade d’Equateur et particulièrement de ses entretiens avec ses avocats, organisé par une société espagnole, UC Global, pour le compte de la CIA. Le quotidien El Pais rapporte le 9 octobre 2019 l’arrestation en Espagne du patron de cette société, un certain David Morales, à la suite d’une plainte des avocats d’Assange.
« Les preuves présentées au tribunal espagnol comprenaient également un complot de la CIA visant à enlever Assange, ce qui révèle l’attitude des autorités américaines à l’égard de la légalité de cette affaire et sur le traitement qu’il pouvait attendre aux États-Unis. L’équipe de Julian a expliqué que le processus juridique espagnol était en cours et que les preuves qui en découleraient seraient extrêmement importantes, mais qu’elles ne seraient peut-être pas terminées et qu’elles ne seraient donc pas entièrement validées et disponibles à temps pour le calendrier actuel proposé pour les audiences d’extradition d’Assange. »
Et aujourd’hui, le véritable procès en extradition est commencé. Son calendrier est assez curieux. D’habitude, ce genre de procès ne dure qu’un jour à une semaine. Et cela commence bien ! Il va être scindé entre une semaine à partir du 24 février et une semaine dans le courant du mois de mai prochain pour réunir les pièces nécessaires au procès !
L’incarnation de Guantanamo Bay
Craig Murray a assisté à la première audience de ce 24 février et il rapporte (voir le site « Le Grand Soir » ( https://www.legrandsoir.info/compte-rendu-du-proces-assange-1er-jour.html).
Tout d’abord, si le procès n’est pas à huis clos, tout est fait pour qu’il y ait le moins de publicité possible des débats.
« Woolwich Crown Court est conçu pour imposer le pouvoir de l’État. Les tribunaux normaux de ce pays sont des bâtiments publics, délibérément placés par nos ancêtres en plein centre-ville, presque toujours à proximité d’une rue principale. Le but principal de leur positionnement et de leur architecture était de faciliter l’accès au public, avec la conviction qu’il est vital que la justice soit visible par le public.
Woolwich Crown Court, qui accueille le Belmarsh Magistrates Court, est construit sur un principe totalement opposé. Il n’a pas d’autre but que d’exclure le public. Rattaché à une prison située dans un marais balayé par les vents, loin de tout centre social normal, une île accessible uniquement en naviguant dans un labyrinthe de routes à double voie, tout l’emplacement et l’architecture du bâtiment sont pensés pour décourager l’accès au public. Il est entouré par la même barrière de palissage en acier extrêmement résistant qui ceinture la prison. C’est une chose extraordinaire, un palais de justice qui fait partie du système carcéral lui-même, un lieu où l’on est déjà considéré comme coupable et incarcéré dès son arrivée. Le Woolwich Crown Court n’est rien d’autre que la négation physique de la présomption d’innocence, l’incarnation même de l’injustice coulée dans du béton, de l’acier, et des vitres blindées. Il a précisément la même relation à la justice que Guantanamo Bay ou la Lubyanka. Il n’est en réalité que l’aile de condamnations de la prison de Belmarsh. »
John Shipton, le père de Julian Assange, avec l'ancien ministre des Finances grec Yanis Varoufakis devant le trobunal de Woolwich
Ensuite, Assange est enfermé dans une cage pare-balles et par conséquent a difficile à suivre les débats et donc de réagir étant éloigné de ses avocats. Comment, après avoir été isolé dans cette prison de « haute sécurité » de Belmarsh 20 heures sur 24, enfermé dans une cellule sombre, après avoir été maltraité, Assange peut-il avoir la force requise pour se défendre ?
Murray, indigné, n’y va pas par quatre chemins :
« Or, il n’y a aucune raison pour qu’Assange se trouve dans cette boîte, conçue pour contenir des terroristes extrêmement violents physiquement. Il pourrait siéger, comme le ferait normalement un accusé à une audience, au sein du tribunal à côté de ses avocats. Mais la lâche et vicieuse Baraitser a refusé les demandes répétées et persistantes de la défense pour qu’Assange soit autorisé à s’asseoir avec ses avocats. Baraitser n’est bien sûr qu’une marionnette, étant supervisée par la magistrate en chef Lady Arbuthnot, une femme tellement imbriquée dans l’establishment des services de défense et de sécurité que son implication dans cette affaire ne pourrait être plus corrompue.
Peu importe à Baraitser ou Arbuthnot s’il est vraiment nécessaire d’incarcérer Assange dans une cage pare-balles, ou si cela l’empêche de suivre la procédure judiciaire. L’intention de Baraitser est d’humilier Assange, et de nous inspirer de l’horreur face à l’énorme pouvoir d’écrasement de l’État. La force inexorable de l’aile des condamnations de la cauchemardesque prison de Belmarsh doit être affirmée. Si vous êtes ici, c’est que vous êtes coupable. »
Voilà pour le cadre et l’ambiance. Sur le fond, l’avocat de l’accusation, l’Etatsunien James Lewis s’adresse d’abord aux médias qui se trouvent dans une autre salle. Curieuse manière de procéder ! En principe, on s’adresse à la juge…
Murray raconte et on nage en plein surréalisme :
« Lewis dit : il n’est pas vrai que les grands médias comme le Guardian et le New York Times sont également menacés par les accusations portées contre Assange, car ce dernier n’était pas accusé d’avoir publié les câbles, mais seulement d’avoir publié les noms des informateurs, et d’avoir encouragé Manning et de l’avoir aidée à tenter de pirater les ordinateurs. Seul Assange avait fait ces choses, et non les grands médias. »
L’avenir de la liberté de la presse
Donc, les grands médias ne sont pas coupables d’avoir publié des informations que l’accusation considère comme acquises de manière illicite ! C’est uniquement leur source qui est « coupable » ! Et là, Lewis est pris à son propre piège. Murray poursuit :
« Après un ajournement, la magistrate Baraitser a interrogé l’accusation sur la véracité de certaines de ces affirmations. En particulier, l’affirmation selon laquelle les journaux ne se trouvaient pas dans la même situation parce qu’Assange était accusé non pas de publier, mais d’avoir "aidé et encouragé" Chelsea Manning à obtenir le matériel, ne semblait pas cohérente avec la lecture que faisait Lewis de la loi de 1989 sur les secrets officiels, selon laquelle le simple fait d’obtenir et de publier un secret gouvernemental constitue une infraction. Cela signifiait certainement, selon Baraitser, que les journaux qui se contentent de publier les fuites de Manning seraient aussi coupables d’un délit. »
Lewis fut pris au dépourvu. Il ne s’attendait pas à ce que la juge ne soit pas au garde à vous à son égard ! Il a hésité et puis :
« Soudain, Lewis a semblé prendre une décision. Oui, a-t-il dit d’une voix beaucoup plus ferme. La loi de 1989 sur les secrets officiels avait été introduite par le gouvernement Thatcher après l’affaire Ponting, précisément pour éliminer la défense d’intérêt public et faire de la possession non autorisée d’un secret officiel un crime de responsabilité stricte - ce qui signifie que peu importe comment vous l’avez obtenu, le fait de le publier et même de le posséder vous rendait coupable. Par conséquent, en vertu du principe de la double incrimination, Assange était passible d’extradition, qu’il ait ou non aidé et encouragé Manning. Lewis a ensuite ajouté que tout journaliste et toute publication qui publierait le secret officiel commettrait donc également une infraction, quelle que soit la manière dont il l’aurait obtenu, qu’il ait ou non nommé des informateurs.
Lewis venait ainsi de contredire carrément toute sa déclaration d’ouverture aux médias en déclarant qu’ils n’avaient pas à s’inquiéter puisque les accusations d’Assange ne pouvaient jamais leur être appliquées. »
Face à cette controverse, on se pose la question de l’avenir de la liberté de la presse !
La déclaration de la défense de Julian Assange a commencé par évoquer le caractère politique de la demande d’extradition. En effet, nulle personne, selon la loi britannique, ne peut être extradée pour des motifs politiques. Sur le fond, elle a avancé d’autre arguments, notamment concernant le rôle illégal de la CIA en cette affaire, entre autres l’espionnage d’Assange dans les locaux de l’ambassade équatorienne à Londres. Nous aurons l’occasion d’en reparler.
Mais, en plus de ce procès truqué qui montre que l’establishment britannique est aligné sur celui des USA, il y a d’autres éléments bien plus inquiétants : l’énorme poids de ce qu’on appelle l’Etat profond sur le monde et particulièrement dans l’affaire Assange.
Assange garrotté ?
« Je voudrais poser une question simple : pourquoi Julian Assange n'est-il pas mort ?
Au cas où vous ne le sauriez pas, Assange est le programmeur informatique australien derrière Wikileaks, un effort massif et massivement réussi pour divulguer des informations secrètes ou classifiées. Dans une série de décharges récentes, il a dévoilé des milliers et des milliers de documents classifiés des guerres en Afghanistan et en Irak. L'armée et d'autres représentants du gouvernement insistent sur le fait que Wikileaks nuit gravement à la sécurité nationale américaine et va tuer des gens, y compris de courageux Irakiens et Afghans qui ont risqué leur vie et celle de leurs familles pour nous aider.
Même Assange est d'accord. Il a déclaré au New Yorker au début de cette année qu'il comprenait parfaitement que des innocents pourraient mourir à cause des « dommages collatéraux » de son travail et que Wikileaks pourrait avoir « du sang sur les mains ». Wikileaks est facilement parmi les violations les plus importantes et les plus médiatisées de la sécurité nationale américaine depuis que les Rosenberg ont donné la bombe aux Soviétiques.
Encore une fois, je demande : pourquoi Assange n'était-il pas garrotté dans sa chambre d'hôtel il y a des années ? »
Jonah Goldberg, chercheur à l'AEI, ne souhaite pas moins que la mise à mort de Julian Assange !
À lire ces propos tenus par Jonah Goldberg sur le site de l’American Enterprise Institute (AEI), un think tank privé faisant partie de l’Etat profond US, les dés de Julian Assange, s’il est extradé aux Etats-Unis, sont jetés ! Et on le sait : il n’y a aucune garantie qu’il bénéficie d’un procès équitable et que son issue ne soit pas « au mieux » 175 ans de prison, au pire, la mort ! Et l’allusion de Goldberg aux époux Rosenberg est édifiante : ils furent exécutés pour des raisons politiques !
Le rôle de l’Etat profond
Nous avons déjà évoqué cette notion d’Etat profond dont la réalité est contestée en nous référant aux travaux de Peter Dale Scott (voir Uranopole « Les réalités des 11 septembre » http://uranopole.over-blog.com/article-les-realites-des-11-septembre-83939382.html)
Scott pose l’hypothèse suivante : il existe deux formes d’Etat dans plusieurs pays du monde et particulièrement aux Etats-Unis : le premier connu de tous est l’Etat public, c’est-à-dire le gouvernement, l’administration, le pouvoir judiciaire, le parlement, le second est ce que Scott appelle « l’Etat profond » qui sert avant tout des intérêts comme ceux des compagnies pétrolières et des grandes multinationales. Cet Etat profond qui représente un danger mortel pour l’Etat public est composé de différents services secrets, comme le plus connu d’entre eux, la CIA qui a été fondée en 1948 initialement pour lutter clandestinement contre le bloc soviétique. Par après, cet organisme échappa au contrôle légal (ou celui de l’Etat public) pour s’intégrer totalement dans l’Etat profond. Il s’agit aussi du fameux complexe militaro-industriel dénoncé par le Président Eisenhower à la fin de son mandat présidentiel en 1960. Rien que cela est une sérieuse épine dans les pieds des partisans de la théorie officielle.
De son côté, Edward Snowden dans ses mémoires (Edward Snowden, Mémoires vives, Paris, Seuil, 2019) donne une définition de l’Etat profond : « L’Etat profond est un concept politique, apparu en Turquie à la fin des années 1990, en lien avec l’affaire de Susurluk. Sa définition varie mais il désigne le plus souvent la réunion d’un groupe de personnes au sein d’une entité informelle qui détient secrètement les pouvoirs de décision de l’Etat, au-delà du pouvoir légal. Il est constitué soit par le noyau de la classe dominante, soit par des représentants d’intérêts au sein d’un Etat bureaucratique. C’est la composante la plus restreinte, la plus secrète, la plus agissante de l’establishment. »
L’AEI est un élément très important de l’Etat profond US. Selon le site NACLA, site progressiste proche du journal de gauche The Nation, L'American Enterprise Institute (AEI) est un formidable groupe de réflexion pro-entreprise à Washington, DC, avec une valeur nette de 150 millions de dollars. L'ancien vice-président Cheney reçoit plus de 200 000 $ par an d'AEI pour travailler en moyenne une heure par semaine en tant que syndic, selon les déclarations de revenus de l'organisation. (Observons que nos politicien.ne.s liégeois.e.s de Publifin et de Nethys sont minables au regard des émoluments distribués par l’AEI…).
Dick Cheney le plus belliciste de l’équipe de George W Bush lié aux intérêts pétroliers et du complexe militaro-industriel garde toujours son influence !
Le 18 septembre 2012, l’AEI a organisé une table ronde intitulée « L'asile d'Assange dans l'Équateur de Correa : dernier refuge pour les scélérats ? » Deux panélistes de droite ont été invités à défendre cette position, tandis que l'économiste Mark Weisbrot du groupe de réflexion de gauche, Center for Economic and Policy Research , a été invité pour contester le cadre de base de la discussion. Il fallait bien donner un cadre « démocratique » à ce colloque !
Malgré l'inclinaison et le déséquilibre évidents du média, Weisbrot a profité de l'occasion pour démystifier rondement de nombreux tropes de droite entourant les questions de libertés de la presse, le rôle de Wikileaks, les accusations contre Assange, et les coûts et avantages pour l'Équateur d'accorder l'asile à Assange. Mais cela n’a pas empêché l’AEI d’agir contre Julian Assange.
Il y a une évidence dans l’affaire Assange : l’Etat profond US veut sa peau. Les propos de Jonah Goldberg ne laissent aucun doute à ce sujet. S’il ne s’agissait que des idées d’un membre d’un think tank, cela n’aurait guère d’importance ; Cependant, et c’est le plus grave, l’ancien ministre de l’Intérieur britannique Sajid Javid d’avril 2018 à juillet 2019, participe depuis 2010 – il n’était alors que simple député – aux réunions « officieuses » de l’AEI en même temps que des personnalités de haut niveau de l’armée et des services de renseignement américains. Plusieurs de ces personnalités ont d’ailleurs été citées dans les documents diffusés par Wikileaks. Tout ce beau monde se réunit dans un hôtel insulaire 5 étoiles au large des côtes de l’Etat de Géorgie (US). L’AEI combat Wikileaks depuis 2011. On dirait même qu’il en fait une fixation ! Plus de 43 articles contre Assange et Wikileaks ont été publiés sur son site ! Déjà en 2010, l’AEI voulait mettre fin aux activités du lanceur d’alerte australien. Et comme par hasard, c’est Javid qui a signé la demande d’extradition en juin 2019 malgré l’opposition de nombreux membres de la Chambre des Communes.
Manifestation le 24 février à Bruxelles pour la libération d'Assange. Derrière le calicot, on reconnaît le journaliste Jean-Claude Defossé et son frère Josy Dubié portant une casquette, lui aussi journaliste et militant et au milieu Ralph Coekelbergs, infatigable militant du progrès et des libertés.
L’affaire est-elle entendue pour Assange ? En tout cas, elle se présente mal.. Mais la lutte pour sa libération continue et doit se poursuivre jusqu’au bout. C’est une question de dignité et de lucidité : l’avenir de pans entiers des droits humains est en jeu et certainement celui de la liberté de la presse. Alors, ne nous endormons pas !
Pierre Verhas
Prochain article : Julian Assange : la fin de la route ? (II) Menace sur nos fondamentaux
Source: http://uranopole.over-blog.com/2020/02/julian-assange-la-fin-de-la-route-i-un-proces-truque.html