On n’imaginerait plus refuser une place à quelqu’un dans un transport public parce qu’il est noir.
Par contre la lui refuser parce qu’il est pauvre, pas de soucis, c’est normal : c’est la 1re classe.
Quand nous voyons un wagon avec dessus un grand « 1 » nous n’y entrons pas, nous cherchons celui où est apposé un grand « 2 ». Mais si, au lieu de « 1 » et « 2 » il était écrit « Riches » et « Pauvres », il y aurait une émeute dans le train, personne ne laisserait faire ça.
Le concept résiduel de classes dans les transports en commun est archaïque, obsolète. La marche de l’Histoire l’indique. Si la 1re classe était encore en vigueur jusqu’en 1991 dans le métro parisien par exemple, plus personne n’y songerait aujourd’hui. Cette vieillerie inégalitaire est en passe de disparaître. Nous, des Gilets Jaunes, là où cet anachronisme demeure venons lui donner une ultime pichenette...
En sommes-nous encore à l’agonie du temps des Titanic avec des premières classes hors d’atteinte et clairsemées, des secondes chères et bondées et pourquoi pas à nouveau des troisièmes classes où l’on est certain d’y laisser la peau en cas d’accident ? Aucun argument, sinon infâme, ne la justifie. C’est un débat d’arrière-garde. Ne touche-t-on pas déjà du doigt les moments où l’on trouvera tout cela d’un autre âge ?
Va-t-on nous empêcher de lobbyer l’égalité de siège dans les transports en commun par la violence policière voire judiciaire ? Devrons-nous, encore en 2020, être des Rosa Parks pour que tout siège dans un train soit disponible à tous sans distinction de caste, quelle qu’elle soit ?
Si vous vous asseyez en 1re avec un ticket de 2e et que vous n’en démordez pas, on vous en expulsera au besoin violemment avec ennuis judiciaires à la clef. Auriez-vous tué quelqu’un, avez-vous cassé quelque chose ? Non, vous vous êtes assis à un endroit non autorisé en contredisant un système de castes sociales que ceux qui font mine de le combattre, les hommes politiques, sont en réalité ceux qui l’ont cimenté et continuent de le cimenter par les règles qu’ils édictent.
Qui est pour le maintien des privilèges, basés sur son sang ou sur son argent... qu’on enregistre sa déclaration pour l’éternité ?
Ce n’est pas tant que cette 1re classe soit à ce point confortable (elle l’est, mais la seconde elle-même l’est déjà bien), on attribue à la 1re classe encore aujourd’hui dans des réflexes d’antan des prix assez chers afin de la rendre hors d’atteinte des gens de peu pour assurer la certitude d’y être rares et dans un entre-soi sociologique. Ce n’est rien d’autre que de l’apartheid… de l’apartheid social. Cet apartheid s’accompagne d’un apartheid racial car allez-y voir s’il y a beaucoup de noirs ou d’arabes dans une première classe de trains belges.
Le tarif est ici aussi une couverture à l’inique : vous n’esclavagisez plus sexuellement une victime, vous payez un rapport sexuel tarifé avec une prostituée heureuse pourquoi pas de son travail comme un autre et qui a des escarpins de sécurité payé par son (ne dites plus maquereau mais) employeur ; ne dites plus dumping social qui chamboule pour le pire la vie de ceux qu’il exporte comme de ceux du pays d’accueil qui n’y sont alors plus compétitifs sur le marché de l’emploi, dites « concurrence libre et non faussée » ; ne dites plus apartheid dans les transports en commun encore en 2020, dites « Tarif confort ». C’est idéologique… mais d’une idéologie d’Ancien Régime.
Un hôpital où leurs amis ne vont pas n’est pas rentable... et les décideurs n’ont de cesse de vouloir le garrotter ; Un wagon que leurs amis emprunte n’est pas rentable... il demeure sans fin, si on n’y fait rien ! La première classe n’est pas rentable, elle ne l’a jamais été.
Et si l’on veut un wagon plus calme, d’accord, mais accessible à tous sans distinction ! Les pauvres méritent aussi le calme d’autant plus qu’ ils n’ont pas souvent l’occasion d’y goûter !
Il est laissé aux contrôleurs l’appréciation de déclasser la première en deuxième. Nous, le peuple, recommandons vivement qu’il soit mis fin à ces façons et que le déclassement soit définitif et sans conditions. En laissant les wagons libres d’accès tels quels il n’y a aucun investissement à faire pour les Chemins de fer Belges, sinon à enlever des autocollants « 1 » et « 2 »... Les Gilets Jaunes veulent bien se charger de cette tâche, ça fera de jolies photos !
Vive la liberté ! Vive l’Egalité ! Vive la Fraternité ! (même en Belgique, ce sont de beaux mots.)
Les Gilets Jaunes