Paul Magnette, président du PS, l'affirme haut et fort: "Si un gouvernement est formé d’ici fin juin tant mieux". ©Frédéric Pauwels / HUMA
Mathieu Colleyn
Paul Magnette, président du PS, propose des plans de relance secteur par secteur, une injection massive dans le pouvoir d'achat et un plan d'investissements publics ambitieux. Mais le PS demande en parallèle que les partis conviennent d'une stratégie de relance. Sous peine d'accuser du retard par rapport à nos pays voisins. Il fustige les résistances du MR.
Avec Conner Rousseau, son homologue du sp.a, Paul Magnette est de retour au premier plan. Les socialistes ont en effet pris l'initiative de relancer les discussions en vue de former un gouvernement fédéral. Un processus qui n'avait jamais concrètement démarré avant que la crise du coronavirus ne s'abatte sur la Belgique. Celle-ci n'a pas encore établi de véritable plan de relance de l'économie. Il est urgent d'accélérer le tempo, dit le président du PS.
ÉDITO | Accélérer la relance
Pourquoi cet appel maintenant?
Je ne veux pas polémiquer, mais les chiffres sur la situation économique s’aggravent de semaine en semaine. On nous annonce pour 2020 une croissance de -7,2% et un déficit de 8,9%. 180.000 licenciements pourraient avoir lieu à l’issue du chômage économique et un nombre énorme de faillites est attendu, en particulier dans l’Horeca - jusqu’à 20% - et dans le secteur des arts et du spectacle (28 %). La situation est très, très grave. On comprend que le gouvernement ait été préoccupé par la crise sanitaire, mais les pays voisins mènent de front une relance. Quand on fait la somme de mesures prises en France et aux Pays-Bas, c’est trois fois plus que chez nous; dans les pays nordiques, c’est cinq fois plus. En Allemagne, c’est 10 fois plus! Chez nous, seulement 0,7% du PIB a été engagé. Si on ne le fait pas, on risque de connaître une récession beaucoup plus lourde et beaucoup plus longue que les autres. Or beaucoup de nos entreprises ont des concurrents directs dans ces pays. Si on reste en récession pendant que les autres pays se redressent, on risque de le payer cher. On doit d’urgence passer à l’étape suivante avec une stratégie beaucoup plus ambitieuse que cela.
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