Dreyfus était juif et a été persécuté pour cela. Assange ne l’est pas.
Dreyfus fut poursuivi et condamné pour espionnage puis réhabilité parce qu’il était innocent.
Assange est poursuivi et sera condamné pour espionnage, mais ne sera pas réhabilité, alors qu’il n’est pas un espion.
Dreyfus fut condamné parce que ses accusateurs voulaient à tout prix qu’il paye pour la faute d’un autre.
Assange sera condamné par les Etatsuniens parce qu’il a fait un travail d’investigation de journaliste assimilé à de l’espionnage qui dérange l’Etat profond. Et l’objectif est de dissuader tout autre journaliste de procéder à des investigations comme l’a fait Assange.
Lors de l’affaire Dreyfus, la « grande » presse à de rares exceptions près était muette. Dans le cas d’Assange, la presse « mainstream » - particulièrement le « Monde » et le « Guardian » - est silencieuse ou d'une scandaleuse hypocrisie à l’égard d’une injustice qui la concerne au premier chef.
Lors de l’affaire Dreyfus, il y eut la courageuse intervention « J’accuse » d’Emile Zola qui, à terme, fut à l’origine de sa réhabilitation. Nils Melzer, le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture a aussi publié un « J’accuse » au sujet de la persécution de Julian Assange. (http://uranopole.over-blog.com/2020/04/j-accuse.html), mais on peut douter que celui-ci mène à sa réhabilitation.
Il y a bien des points communs entre la traque de Julian Assange au début du XXIe siècle et celle du capitaine Dreyfus à la fin du XIXe siècle
Assange ne dispose d’aucun soutien dans l’establishment à l’exception de quelques personnalités artistiques et politiques comme Pamela Anderson ou Yanis Varoufakis et d’autres encore. Cependant, ces personnes sont marginalisées et ne disposent d’aucun moyen sérieux de pression pour mettre un terme à cette injustice.
Il faut le constater : aucun des « grands » du monde de la Presse, de celui de la Justice et de celui du monde académique ne lève le petit doigt pour Julian Assange. Certes, il y eut quelques protestations mais bien timides au regard de l’enjeu fondamental représenté par la traque du fondateur de Wikileaks.
Et quelle traque !
Traqué et traité avec la violence d'Etat !
Comme l’explique John Pilger, un des rares grands journalistes, un Australien qui fut correspondant de guerre, solidaire d’Assange sans faille, mais lui aussi marginalisé. (http://uranopole.over-blog.com/2016/02/julian-assange-qui-l-emportera-la-force-ou-le-droit.html). Comme témoin oculaire du procès de Julian Assange auquel il assiste à chaque audience depuis la reprise en septembre du procès en extradition à Londres, Pilger nous décrit dans une interview au site arena.org.au traduite en français et publiée au site « Le Grand Soir » du 2 octobre, un procès à la fois stalinien, kafkaïien et orwellien. Sa description est terrible et pose non seulement la question de la vie de Julian Assange et aussi de l’avenir de nos libertés fondamentales.
John Pilger est un ami de longue date de Julian Assange.
« L’atmosphère qui règne actuellement est choquante. Je le dis sans hésitation ; j’ai siégé dans de nombreux tribunaux et j’ai rarement connu une telle corruption de la procédure ; c’est une véritable vengeance. Si l’on met de côté le rituel associé à la "justice britannique", il a parfois évoqué un simulacre de procès stalinien. Une différence est que dans les procès-spectacles, l’accusé se tenait devant le tribunal proprement dit. Dans le procès d’Assange, le défendeur était enfermé derrière une épaisse vitre et devait ramper à genoux jusqu’à une fente dans la vitre, sous la surveillance de son gardien, pour entrer en contact avec ses avocats. Son message, chuchoté et à peine audible à travers les masques faciaux, était transmis par un post-it vers l’avant du tribunal où ses avocats plaidaient contre son extradition vers un enfer américain. »
Nous sommes, rappelons-le, en démocratie.
Pilger décrit ensuite le supplice que subit Julian Assange.
« C’était il y a plus d’un an. Au cours des trois dernières semaines, avant l’aube, il a été fouillé, enchaîné et préparé pour être transporté à la Cour pénale centrale, la Old Bailey, dans un camion que sa partenaire, Stella Moris, a décrit comme un cercueil renversé. Il avait une petite lucarne ; il devait se tenir debout de façon précaire pour regarder dehors. Le camion et ses gardes étaient exploités par Serco, l’une des nombreuses sociétés politiquement liées qui opèrent dans la majeure partie de la Grande-Bretagne de Boris Johnson. Le voyage durait une heure et demie. C’est un minimum de trois heures passées chaque jour dans un trafic qui avance à une allure d’escargot. Il a été conduit dans sa cage étroite au fond de la cour, puis a levé les yeux, en clignant des yeux, pour essayer de distinguer les visages dans la galerie publique à travers le reflet du verre. Il a vu la silhouette de son père, John Shipton, et moi, et nos poings se sont levés. À travers la vitre, il a tendu la main pour toucher les doigts de Stella, qui est avocate et qui est assise dans la salle. »
Et il ajoute :
« Considérez cette routine quotidienne de Julian Assange, un Australien jugé pour journalisme de vérité. Il a été réveillé à cinq heures dans sa cellule à la prison de Belmarsh, dans la morne banlieue sud de Londres. La première fois que j’ai vu Julian à Belmarsh, après avoir passé une demi-heure de contrôle de "sécurité", y compris le museau d’un chien dans mon derrière, j’ai trouvé une silhouette affreusement mince, assise seule et portant un brassard jaune. Il avait perdu plus de 10 kilos en quelques mois ; ses bras n’avaient plus de muscles. Ses premiers mots ont été : Je crois que je perds la tête.
J’ai essayé de lui assurer que ce n’était pas le cas. Sa résilience et son courage sont formidables, mais il y a une limite. »
Nous sommes, rappelons-le, en démocratie.
Dessin d'Assange dans sa cage de verre avec son gardien. On voit un homme manifestement vieilli et diminué
Il n’y a guère de différence avec ce qu’ont décrit il y a plus d’un demi-siècle Arthur Koestler dans « le Zéro et l’Infini » et George Orwell dans « Hommage à la Catalogne » et « 1984 ».
John Pilger n’a pas fini dans sa description du supplice que vit quotidiennement le fondateur de Wikileaks. Et il prend à témoin Charles Glass qui a été otage à Beyrouth.
« La partialité pure et simple des tribunaux dans lesquels j’ai siégé cette année et l’année dernière, avec Julian sur le banc des accusés, a entaché toute notion de justice britannique. Lorsque des policiers malhonnêtes l’ont traîné hors de son asile à l’ambassade équatorienne - regardez bien la photo et vous verrez qu’il tient un livre de Gore Vidal dans ses mains ; Assange a un humour politique similaire à celui de Vidal - un juge lui a infligé une peine scandaleuse de 50 semaines dans une prison de haute sécurité pour simple violation de la liberté sous caution.
Pendant des mois, il s’est vu refuser tout exercice physique et a été maintenu à l’isolement, déguisé en "soins de santé". Il m’a dit un jour qu’il faisait des allers et retours dans sa cellule pour son propre semi-marathon. Dans la cellule voisine, l’occupant a hurlé toute la nuit. Au début, il a été privé de ses lunettes de lecture, abandonnées dans l’ambassade lors de l’arrestation. On lui a refusé les documents juridiques avec lesquels préparer son dossier, ainsi que l’accès à la bibliothèque de la prison et l’utilisation d’un ordinateur portable de base. Les livres qui lui avaient été envoyés par un ami, le journaliste Charles Glass, lui-même survivant de la prise d’otages à Beyrouth, ont été retournés. Il ne pouvait pas appeler ses avocats américains. Il a été constamment médicamenté par les autorités de la prison. Quand je lui ai demandé ce qu’ils lui donnaient, il n’a pas pu me répondre. Le gouverneur de Belmarsh a été décoré de l’Ordre de l’Empire britannique. »
Nous sommes, rappelons-le, en démocratie.
Assange subit la torture !
Quant à l’état de santé physique et mentale de Julian Assange, c’est la catastrophe. Tout est fait pour le transformer en zombie, pour le déshumaniser.
« A l’Old Bailey, un des témoins médicaux experts, le Dr Kate Humphrey, neuropsychologue clinicienne à l’Imperial College de Londres, a décrit les dégâts : L’intellect de Julian était passé d’un niveau "supérieur, voire très supérieur" à un niveau "nettement inférieur" à ce niveau optimal, au point qu’il avait du mal à absorber l’information et à "fonctionner dans la moyenne inférieure".
C’est ce que (…) le professeur Nils Melzer, appelle la "torture psychologique", résultat d’un "harcèlement collectif" par les gouvernements et leurs médias. Certaines des preuves médicales d’experts sont si choquantes que je n’ai pas l’intention de les répéter ici. Il suffit de dire qu’Assange est diagnostiqué autiste et atteint du syndrome d’Asperger et que, selon le professeur Michael Kopelman, l’un des plus grands neuropsychiatres du monde, il souffre de "préoccupations suicidaires" et trouvera probablement un moyen de se suicider s’il est extradé vers l’Amérique. »
Le procureur britannique a considéré devant les experts qui l’ont diagnostiqué que la maladie mentale de l’accusé est de la « simulation » !
Nous sommes, rappelons-le, en démocratie !
Le piège s’est refermé sur Assange
Ainsi, l’affaire est entendue avant même les plaidoiries. L’ancien diplomate Craig Murray qui assure la chronique quotidienne des audiences du procès d’extradition (voir à son sujet : http://uranopole.over-blog.com/2019/10/julian-assange-avant-qu-il-ne-soit-trop-tard.html), a relaté dans le compte-rendu de l’audience du mercredi 23 septembre :
L'ancien diplomate Craig Murray suit quotidiennement le procès en extradition de Julian Assange. Il en fait un compte-rendu détaillé traduit en français sur le site Le Grand Soir.info.
« Mercredi, le piège s’est refermé, car le juge Baraitser a insisté sur le fait que les témoins doivent conclure la semaine prochaine, et qu’aucun temps ne sera accordé pour la préparation des plaidoiries finales, qui doivent être entendues le lundi suivant. Ceci a amené la défense à se rapprocher le plus possible d’une protestation, soulignant qu’elle n’a toujours pas abordé le nouvel acte d’accusation remplaçant, et que le juge a refusé leur demande d’ajournement avant le début de l’audition des témoins, pour leur donner le temps de le faire.
Edward Fitzgerald QC pour la défense a également souligné qu’il y avait eu de nombreux témoins dont les témoignages devaient être pris en compte, et que les conclusions écrites finales devaient être préparées physiquement en se référant aux transcriptions et autres pièces du procès. Baraitser a répondu que la défense lui avait donné 200 pages de plaidoirie d’ouverture et qu’elle ne voyait pas pourquoi il en faudrait davantage. Fitzgerald, qui est un gentleman de la vieille école dans le sens le plus sympathique du terme, s’est efforcé d’exprimer son étonnement de voir que toutes les preuves depuis les plaidoiries d’ouverture pouvaient être rejetées comme inutiles et sans effet.
Je crains que dans tout Londres, une pluie très forte ne tombe maintenant sur ceux qui, pendant toute une vie, ont travaillé au sein d’institutions de démocratie libérale qui, au moins largement et habituellement, fonctionnaient dans le cadre de la gouvernance de leurs propres principes professés. Dès le premier jour, il m’est apparu clairement que je suis en train de suivre une mascarade. Je ne suis pas du tout choqué que Baraitser pense que seuls les arguments d’ouverture écrits ont une importance quelconque. Je vous ai rapporté à maintes reprises que, lorsque des décisions doivent être rendues, elle les a présentées au tribunal sous forme pré-écrite, avant d’entendre les arguments qui lui sont présentés.
Je suis convaincu que la décision finale a déjà été prise dans cette affaire avant même que les plaidoiries ne soient entendues. »
Qui est le prochain ?
John Pilger termine par un réquisitoire contre l’attitude de la presse britannique et particulièrement du « Guardian » en cette dramatique affaire :
« En Australie, pays d’origine d’Assange, la "couverture" suit une formule familière établie à l’étranger. Le correspondant londonien du Sydney Morning Herald, Latika Bourke, l’a écrit récemment :
Le tribunal a appris qu’Assange était devenu dépressif pendant les sept années qu’il a passées à l’ambassade équatorienne où il a demandé l’asile politique pour échapper à l’extradition vers la Suède afin de répondre aux accusations de viol et d’agression sexuelle.
Il n’y a pas eu d’accusations de viol et d’agression sexuelle en Suède. La paresse de Latika Bourke n’est pas exceptionnelle. Si le procès Assange est le procès politique du siècle, comme je le crois, son issue ne scellera pas seulement le sort d’un journaliste qui fait son travail, mais intimidera les principes mêmes de la liberté de journalisme et de la liberté d’expression. L’absence d’un compte-rendu sérieux du procès est, à tout le moins, autodestructrice. Les journalistes devraient se demander : qui est le prochain ?
La honte du « Guardian »
Tout cela est une honte. Il y a dix ans, le Guardian a exploité l’œuvre d’Assange, en a revendiqué les bénéfices et les prix ainsi qu’un lucratif contrat hollywoodien, puis s’est retourné contre lui avec du venin. Tout au long du procès, deux noms ont été cités par l’accusation, celui de David Leigh du Guardian, aujourd’hui à la retraite en tant que "rédacteur des enquêtes", et celui de Luke Harding, le Russophobe et auteur d’un "scoop" fictif du Guardian qui prétend que le conseiller du Trump, Paul Manafort, et un groupe de Russes ont rendu visite à Assange à l’ambassade d’Équateur. Cela ne s’est jamais produit et le Guardian n’a toujours pas présenté d’excuses. Le livre de Harding et Leigh sur Assange - écrit dans le dos de leur sujet - a révélé un mot de passe secret pour un fichier WikiLeaks qu’Assange avait confié à Leigh lors du "partenariat" du Guardian. Il est difficile de comprendre pourquoi la défense n’a pas appelé ce duo.
Assange est cité dans leur livre déclarant, lors d’un dîner dans un restaurant londonien, qu’il se moquait de savoir si les informateurs cités dans les fuites avaient subi un préjudice. Ni Harding ni Leigh n’étaient présents au dîner. John Goetz, un journaliste d’investigation de Der Spiegel, était présent au dîner et a témoigné qu’Assange n’avait rien dit de tel. Incroyablement, le juge Baraitser a empêché Goetz de dire cela au tribunal. »
Le « Monde » à double pensée
Quant au « Monde », on atteint le summum de l’hypocrisie. Laurent Dauré dans « Le Grand Soir » rapporte :
Malgré ce contexte, en à peine 3 500 signes (550 mots), l’éditorial du Monde du 25 février – qui exprime donc le point de vue de la rédaction – réussit le tour de force de désapprouver l’extradition tout en éreintant implacablement l’homme innocent qui en est la cible, un « confrère » passionnément dévoué à la justice et à la vérité. On entrevoit un ignoble sous-texte : « Julian Assange a quand même un peu mérité sa disgrâce ». Dans un concentré de friponnerie intellectuelle, le quotidien énumère les principales critiques – et calomnies – des médias dominants (et parfois moins dominants...) à l’égard du fondateur de WikiLeaks et des actions de l’organisation. Et de citer des sentences à double sens, ce qui caractérise le « journal de référence », tel qu’il est devenu.
« Pour les défenseurs de la liberté d’informer, Julian Assange, 48 ans, n’est pas un “client” facile. »
Ou encore :
« Le fondateur de WikiLeaks est-il un lanceur d’alerte courageux, acharné à révéler des vérités utiles mais dérangeantes, ou un hackeur militant de la transparence absolue, dévoyé, et piégé par un Donald Trump dont il a aidé l’élection ? »
Le « meilleur » est pour la fin. Laurent Dauré explique :
« Assange a dit à plusieurs reprises que WikiLeaks aurait publié des documents pertinents sur l’équipe Trump s’ils en avaient reçus ; en janvier 2017, l’organisation a même fait un appel pour qu’on lui transmette la déclaration d’impôts que le président américain refuse de rendre publique après avoir promis de le faire pendant la campagne. Le Monde n’a cure de l’altruisme profondément humaniste de Julian Assange, il lui attribue une part de responsabilité dans la défaite de la « reine du chaos », et cela est impardonnable à ses yeux.
- « À cette époque, Julian Assange a confié ces centaines de milliers de documents militaires et diplomatiques à cinq journaux, dont le Guardian, le New York Times et Le Monde, en acceptant leurs règles éthiques, notamment la protection des sources. Les documents publiés furent donc expurgés des identités de toute personne susceptible d’être mise en danger, et éclairés par l’expertise indépendante des journalistes des cinq rédactions. »
L’art de se jeter des fleurs… et de minimiser l’apport et le sérieux de WikiLeaks. Ce passage laisse entendre qu’avant de collaborer avec ces phares de la presse internationale, l’organisation ne suivait pas de règles éthiques exigeantes, protégeait mal ses sources, etc. C’est faux. D’ailleurs Le Monde s’empêtre tout seul dans une incohérence car pourquoi aurait-il voulu s’associer à un partenaire irresponsable et négligent ? WikiLeaks a toujours eu le souci de veiller à la protection de ses sources et de travailler méticuleusement sur les documents fuités avant de les mettre à disposition du public. »
Laissons la conclusion à John Pilger :
« Ce qui est en jeu pour le reste d’entre nous l’est depuis longtemps : la liberté de demander des comptes à l’autorité, la liberté de contester, de crier à l’hypocrisie, de manifester sa dissidence. La différence aujourd’hui est que la puissance impériale du monde, les États-Unis, n’a jamais été aussi inquiète de son autorité métastatique qu’elle ne l’est aujourd’hui. Comme une voyou qui s’agite, elle nous précipitera vers une guerre mondiale si nous la laissons faire. Les médias ne reflètent guère cette menace.
WikiLeaks, en revanche, nous a permis d’entrevoir une marche impériale effrénée à travers des sociétés entières - pensez au carnage en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, au Yémen, pour n’en citer que quelques-uns, à la dépossession de 37 millions de personnes et à la mort de 12 millions d’hommes, de femmes et d’enfants dans la "guerre contre le terrorisme" - la plupart derrière une façade de mensonges.
Julian Assange est une menace pour ces horreurs récurrentes - c’est pourquoi il est persécuté, pourquoi une cour de justice est devenue un instrument d’oppression, pourquoi il devrait être notre conscience collective : pourquoi nous devrions tous être cette menace.
La décision du juge sera connue le 4 janvier. »
Aussi, comme par hasard, Assange sera extradé après le 4 janvier 2021, sauf très improbable retournement de situation, juste après la prestation de serment du Président US élu. Et pas d’illusion : si c’est Joe Biden, le sort du fondateur de Wikileaks ne sera guère meilleur, car à l’époque où il était vice-président d’Obama, Biden l’a traité d’espion terroriste.
Nous sommes, rappelons-le, en démocratie !
Pierre Verhas
Post scriptum
« Nous vivons le XXIe siècle avec une mentalité pré copernicienne. »
Voilà ce qu’explique le professeur tunisien Nader Hammami. Nader Hammami est Docteur en civilisation arabo-musulmane de l'Université de la Manouba, Enseignant-chercheur à l'Université de Carthage. Ses recherches portent sur les études coraniques, l'imaginaire historique et religieux. Il adhère à un Islam libéral et dans cette vidéo d’un entretien à une télévision tunisienne et diffusée sur les réseaux sociaux par Madame Faouzia Charfi, professeure à l’Université de Tunis et auteure de « La Science voilée » (Odile Jacob, 2017), Nader Hammami dénonce avec subtilité l’emprise de la religion sur les activités humaines. Il s’exprime ici en arabe et les sous-titres sont en français.
Si j’ai toujours refusé l’interdiction du voile au nom de la liberté de conscience et de… s’habiller comme on l’entend, l’emprise de plus en plus importante de la religion sur la vie sociale et sur les relations entre les personnes doit être combattue avec vigueur si nous voulons vivre dans une société libre. Il nous faut saluer des personnalités comme Madame Faouzia Charfi et Monsieur Nader Hammami qui sont en première ligne dans ce combat.
P.V.
Source: http://uranopole.over-blog.com/2020/10/dreyfus-ou-assange.html