Koopkrachtplakkaat

EnergieplakkaatC

173646265 10222054268599783 1356797931624160070 n

Delen van artikels

Le « centre » s’éclate !

Depuis des décennies, surtout depuis l’ère néolibérale Reagan-Thatcher, les pays d’Europe occidentale sont gouvernés par des coalitions dites du centre, soit centre-gauche, soit centre-droit, ce qui revient grossomodo au même.

Les dernières élections législatives allemandes – rappelons que l’Allemagne est le plus important Etat-membre de l’Union européenne – ont montré un éclatement du centre, c’est-à-dire de la « grande coalition » qui réunit la CDU-CSU, chrétienne centre droit et le SPD, social-démocrate centre gauche, au profit de ce dernier. Cependant, la reconduction de cette association momentanée sera sans doute difficile à reconstituer. « Mutti » n’est plus là pour recoller les morceaux. D’autres formules sont possibles : un des « grands » partis s’allie aux Verts et aux Libéraux qui ont obtenu un bon résultat. Mais, elles feront l’objet d’âpres négociations et aboutiront sans doute à un gouvernement condamné à l’immobilisme.

C'est avec une certaine amertume qu'Angela Merkel quitte la chancellerie de la RFA. Il faut lui reconnaître sa solidarité envers les migrants. Merkel, en tant qu'ancienne citoyenne de la RDA, savait très bien ce que signifie le mot réfugié.

C’est le cas de la Belgique avec sa coalition dite « Vivaldi » réunissant les libéraux, les socialistes, les sociaux-chrétiens flamands et les écologistes qui a succédé à la très droitière « Suédoise ». Les circonstances sont évidemment différentes, compte tenu de la division du pays entre le Nord et le Sud. Néanmoins, on observe ici aussi une absence de netteté dans le processus de décision qui est en tous les domaines, dicté par des compromis. On l’observe d’ailleurs dans la gestion pour le moins chaotique de la pandémie et au niveau wallon des conséquences des inondations.

En France, c’est le chaos politique depuis le début du mandat de Macron. Et même auparavant, lorsqu’il était le ministre de l’Économie de François Hollande. On a assisté au démantèlement des fleurons de l’industrie française comme Alstom, à une régression sociale jamais vue depuis la Libération. Tout cela a déclenché le phénomène « Gilets jaunes » qui a déconcerté tout l’establishment. C’est pourtant simple : une marge importante du « petit peuple » a exprimé à sa manière son désarroi. La violence de la réaction du pouvoir a aussi déconcerté et indigné pas mal de monde. Et comme d’habitude, l’affaire s’est terminée en eau de boudin, mais nul doute qu’elle laissera des traces.

En tout cas, voilà un président tout à fait déconnecté de la société civile qui s’accroche à un programme ultralibéral provoquant ainsi bien des dégâts. On observe aussi une dérive totalitaire, là aussi dans la gestion de la pandémie.

Aujourd’hui qu’on est à l’approche de l’échéance électorale, règne aussi le chaos dans les rapports de force politiques. La gauche est démantelée, la droite républicaine en pleine déliquescence et l’on ne s’intéresse plus qu’au débat entre les extrêmes. On vient de le voir avec le curieux débat télévisé entre le Z et Mélenchon.

Le débat entre Mélenchon et Zemmour n'a servi à rien sinon à renforcer le centre qui aura beau jeu de démolir toute idée critique en laissant le paysage médiatique à l'expression extrémiste.

Voilà donc les résultats du « centre » en trois pays. Et il est probable que le centrisme sera encore aux affaires dans les années à venir, car entre les formations centristes qui vont des Verts à la droite libérale, en passant par une social-démocratie de plus en plus faible, les extrêmes de droite comme de gauche ne parviennent pas à percer sérieusement, le choix est fait. Electoralement, le centre s’affaiblit au profit des radicaux, mais il reste encore suffisamment puissant pour ne pas craindre pour le moment une véritable poussée extrémiste. Ce qui permet à Cohn Bendit d’affirmer que les Allemands veulent être gouvernés au centre, comme s’ils ne l’étaient pas depuis longtemps !

Il existe aussi l’extrême-centre. Après tout, pourquoi il n’y aurait que les extrêmes de droite et de gauche ? C’est une tendance qui refuse tout regard et expression critique envers le néolibéralisme que les formations centristes ont imposé dans les pays où elles sont au pouvoir.

Cependant, la contestation peut venir d’ailleurs, car le drame du centrisme est l’immobilisme et l’alignement sur les exigences économiques et sociales des entreprises transnationales et sur les diktats de la principale puissance mondiale, les Etats-Unis.

Et c’est ici la tragédie du centre : il n’a plus le sens de l’Etat ni de ses principes de solidarité et de souveraineté. Il a remplacé l’intérêt général par la somme des intérêts particuliers.

Fraude et corruption au programme

Dans une interview retentissante à la « Libre Belgique » de samedi 25 septembre 2021, le juge d’instruction Michel Claise spécialisé en criminalité financière, n’y va pas par quatre chemins ! « Nous sommes dans un pays corrompu ! » affirme-t-il sereinement. Claise s’inscrit dans la continuité de la mercuriale du Procureur général près la Cour d’appel de Bruxelles qui a prévenu : « la police judiciaire fédérale (PJF) de Bruxelles ne mènera désormais plus toutes les enquêtes pénales qui devraient lui être confiées. J’ai pris cette décision compte tenu de l'arriéré judiciaire trop important de la cour d'appel de Bruxelles, en particulier dans les dossiers de criminalité financière, mais aussi au vu du nombre sans cesse décroissant d'enquêteurs spécialisés à la PJF de Bruxelles. » En clair, la Justice n’exercera plus ses devoirs en cette matière ! Du jamais vu, là aussi !

Pour le Juge Claise, la criminalité financière ne suscite que peu d’intérêts. Ainsi, par exemple : « le dossier de fraude fiscale liée à la banque HSBC a permis de récupérer 300 millions d'euros. Mais on oublie très vite. La preuve : qu'est-ce qu'il y a eu après ? Rien. En mars, la médiatisation de l'opération Sky ECC (NdlR, décryptages de messages échangés sur le système de cryptophone utilisé par les trafiquants à Anvers) démontrait, une fois encore, l'intérêt de telles investigations. Les montants dont il est question sont colossaux. Mais quel est le résultat aujourd'hui ? Avons-nous plus de moyens pour mener davantage d'enquêtes de ce genre ? Non. » De toute façon, depuis longtemps, pour la PJF, la criminalité financière n’est plus une priorité.

Remarquons que c’est une constante dans l’organisation de la Justice belge. Lorsqu’un service devient trop gênant, on le supprime ou on l’affaiblit. Ce fut le cas il y a bien longtemps du CSC (Comité Supérieur de Contrôle) chargé de traquer la fraude et la corruption dans les services publics. Il a été purement et simplement dissous par feu l’ancien Premier ministre Wilfried Martens. Un autre service dépendant du ministère des Finances (devenu SPF Finances), l’Inspection Spéciale des Impôts (ISI) a été réduit à sa plus simple expression. Quand un magistrat affirme que « nous sommes dans un pays corrompu », on peut aisément comprendre pourquoi on a procédé ainsi au plus haut niveau de l’Etat.

« On vit à Disneyland en prenant du Xanax. »

Après ce constat de carence, le juge Claise met en garde sur les dangers de la criminalité financière pour notre société. En définitive, celle-ci se manifeste dans tous les domaines d’activités délictuelles. Le magistrat prend l’exemple de la drogue.

« Le trafic de drogues, sur le plan planétaire, représente plus en termes d’activité que n’importe quelle entreprise dans le monde, aussi géante soit-elle. Plus de 500 milliards de dollars ! D’après l’OCDE, il y a 12 à 13 milliards d’euros détectés dans le trafic de cannabis en provenance du Rif (Maroc). La contrefaçon en Europe représente entre 250 et 300 milliards d’euros, les carrousels TVA, entre 200 et 250 milliards d’euros. Et je ne vous parle pas de cybercriminalité qui, avec la crise sanitaire, a pris une ampleur phénoménale. On ne se rend pas compte de la pénétration de ces différentes formes de criminalité chez nous, au travers du blanchiment d’argent notamment… On ne s’en rend tellement pas compte qu’autant se dire qu’on vit à Disneyland en prenant du Xanax… »

A tout cela, il faut ajouter la classique fraude fiscale. « sur le site du SPF Finances, vous allez trouver que l’évasion fiscale est évaluée à 30 milliards d’euros en Belgique. C’est 6 % de notre PIB ! Tout juste l’ampleur de notre déficit… »

Enfin, Michel Claise exprime sa colère à l’égard du monde politique et particulièrement envers l’un d’entre eux : Paul Magnette, président du PS, parti qui inscrit prioritairement dans son programme, la lutte contre la fraude fiscale.

« Paul Magnette a été interviewé lors d’une interview télévisée avant que n’éclate Sky ECC. Le journaliste lui demandait pourquoi le gouvernement avait décidé de supprimer le secrétariat à la lutte contre la fraude fiscale et sociale sous cette législature. Le président du PS avait répondu que les pouvoirs du SPF Finances allaient être renforcés, et que l’échange automatique d’informations fiscales entre administrations fiscales européennes allait bien aider… De qui se moque-t-on ? Comme si les malfrats ne le savaient pas. Les grands blanchisseurs connaissent mieux que quiconque les règles… »

C’est un argument similaire qui a été utilisé pour justifier la réforme de l’ISI : mieux l’intégrer à l’administration fiscale. Ce qui revient à l’affaiblir, car auparavant, grâce à sa relative autonomie, ce service pouvait diligenter des enquêtes qui n’étaient pas ordonnées par l’administration, mais consécutives à des investigations initiées par l’ISI.

En conclusion de son interview, Michel Claise voit trois hypothèses dans l’immobilisme du monde politique : « Soit ils ne comprennent pas. Soit ça les ennuie parce que cela pourrait toucher à leur fonds de commerce, à savoir les grandes entreprises. Soit eux-mêmes sont corrompus. Ne négligez pas cette troisième hypothèse… Nous sommes dans un pays corrompu. Il ne faut pas négliger ce constat. »

Pour étayer son constat, le juge fait remarquer : « … rien n’est fait véritablement pour lutter contre la criminalité financière. Les effectifs sont largement insuffisants. Même dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale, il ne se passe rien. » Et il insiste : « Nous sommes, je le redis, dans un pays corrompu. Je vous assure, c’est quelque chose d’épouvantable. Il y a le feu au lac, car l’argent sale et l’argent licite se mêlent de plus en plus. Le blanchiment passe aussi au travers d’entreprises tout à fait respectables. Nous ne maîtrisons plus aujourd’hui la présence de l’argent sale dans notre économie. » Et c’est toujours la même chose : pour lutter efficacement contre ce phénomène, il faut des effectifs et pour diverses raisons, les ministres de la Justice et de l’Intérieur rechignent à recruter, cela souvent sans motif. « En attendant, quand je demande des policiers supplémentaires, on me dit qu’il faut que le dossier soit prioritaire. Ce qui signifie donc que toute une série de dossiers ne seront pas traités parce qu’ils ne sont pas prioritaires. C’est un déni de justice ! J’en suis catastrophé. Concevez-vous, comme l’a dit Johan Delmulle, qu’il faille établir des priorités ? Pourquoi n’engage-t-on pas plus, alors que les enjeux financiers sont gigantesques ? C’est pour cela que je suis furieux contre le monde politique, et contre Paul Magnette en particulier, car ils ne sont pas conscients que cette criminalité financière va nous "bouffer la figure", si vous me passez cette expression. »

En plus du recrutement indispensable, Michel Claise insiste aussi pour qu’il y ait un statut du lanceur d’alerte comme on l’a fait en France. Une fois de plus, l’immobilisme de la classe politique ! Si le magistrat concède qu’il y a certaines améliorations, on est cependant loin du compte et il ne peut que conclure : « J’ai l’impression de parler dans le vide et qu’à chaque grosse affaire qui éclate, on se sent catastrophé… et puis plus rien. C’est un peu comme lorsqu’on dit que la planète va mal. On le répète depuis des années, les rapports énonçant des catastrophes environnementales font état de situations dénoncées il y a de nombreuses années. Et pourtant on en parle aujourd’hui comme si on découvrait tout ça. Pour la criminalité financière, c’est exactement la même chose. Ce qui se passe, c’est une forme de terrorisme financier, une bombe qui explose tous les jours et qui touche tout le monde. »

Un ancien président de la République française vient d’être condamné pour corruption et on vient de révéler un énorme scandale de corruption dans le monde du football belge…

A propos de Julian Assange

C’est donc les 27 et 28 octobre que l’on sera fixé sur le sort de Julian Assange à la suite des audiences de la Cour d’appel à Londres. Et on vient de révéler qu’en 2017, la CIA a envisagé d’assassiner ou d’enlever le fondateur de Wikileaks encore réfugié à l’ambassade d’Equateur

Tout est donc à craindre. La mobilisation pour libérer Assange doit se renforcer ! C’est plus que jamais devenu une question de vie ou de mort.

BRUXELLES, NAMUR ET AILLEURS ! - Rassemblement pour la libération de Julian Assange. Acte 131 - comité Free.Assange.Belgium et La Manif chez Moi

La "justice" du Royaume-Uni a reçu l’appel des Etats-Unis et fixé les dates de son examen :
les 27 et 28 octobre.

Appel reçu sur base de promesses dont on sait qu’elles ne seront pas tenues.
Appel reçu qui remet en cause un témoin de la défense, un neuropsychiatre reconnu.
Appel reçu, alors que par contre, un témoin clef de l’accusation qui a admis avoir menti n’est pas remis en cause...
Appel reçu et de nouvelles procédures tirant en longueur s’ouvrent...

Le 4 octobre, ce sera le 10e rassemblement depuis le refus de l’extradition !
L’injustice a assez duré.
Assange devrait être libre.
Assange doit être libéré.

Venez nous rejoindre à Bruxelles devant l’ambassade du Royaume-Uni ou à Namur, place de l’Ange

»» https://www.facebook.com/events/295209285371482/

Pierre Verhas

Source: https://uranopole.over-blog.com/2021/09/morceaux-d-humeur-du-30-septembre-2021.html