Koopkrachtplakkaat

EnergieplakkaatC

173646265 10222054268599783 1356797931624160070 n

Delen van artikels

 

Connaissez-vous Ursula von der Leyen ?

Notre ami Bernard Gensane nous a autorisé à partager son article retraçant le parcours d’Ursula von der Leyen paru sur son blog (http://bernard-gensane.over-blog.com/), femme issue de la haute société germanique plongée dès son enfance dans le microcosme bruxellois des Institutions européennes à Bruxelles, son père étant à l’époque haut fonctionnaire à la Commission. Cela explique pas mal de choses. Elle est incontestablement une femme brillante, bien que son cursus universitaire où elle obtint un diplôme en économie et par après un en médecine fut malheureusement entaché d’un soupçon de plagiat.  

Ursula von der Leyen, la première femme présidente de la Commission européenne, est incontestablement une personnalité hors du commun...

Le mystère Ursula von der Leyen

Il y a un mystère Ursula von der Leyen, l’actuelle présidente de la Commission européenne. Cette femme à la beauté froide, à la coiffure vintage et à l’élégance stricte typique des hauts technocrates des Institutions européennes a dès le départ montré une détermination peu coutumière chez les dirigeants de l’Union européenne.

Dès le déclenchement de la guerre en Ukraine, elle s’est engagée à fond outrepassant à plusieurs reprises ses compétences en cette tragédie. Ainsi, elle a décrété l’interdiction des organes de presse russes comme Sputnik et Russia Today et plus récemment, s’est farouchement opposée à l’idée d’un cessez-le-feu entre les parties belligérantes. Elle démontre ainsi un alignement systématique sur la politique étatsunienne.

On se souvient de l’incident dit « Sofagate » à Ankara où Ursula von der Leyen a déclenché un mini-scandale parce qu’elle a considéré que le siège qui lui était attribué lors de l’entretien avec Erdogan était trop éloigné de celui du président du Conseil, Charles Michel. Réaction très astucieuse de sa part : elle s’attira les félicitations des féministes et mit en porte-à-faux Charles Michel qui lui faisait de l’ombre.

 

En provoquant le fameux Sofagate, Ursula von der Leyen a piégé Charles Michel, le Président du Conseil européen !

Une des grandes faiblesses des Institutions européennes est sa direction bicéphale et Ursula von der Leyen sait en user de main de maître en ramenant à elle tous les pouvoirs passant outre les traités européens qui sont selon son prédécesseur, le Luxembourgeois Claude Juncker, la quintessence de la démocratie.

Son autoritarisme a surpris tout le monde. Elle en use à l’envi. Cela dit, et Charles Michel l’avait rappelé (voir « règlement de comptes à OK Berlaymont » https://uranopole.over-blog.com/2022/09/morceaux-d-humeur-du-4-septembre-2022.html ), sa fuite en avant ne lui permet pas de prendre les décisions qui s’imposent en matière d’inflation et de crise énergétique. Les organisations syndicales l’ont rappelé récemment à Bruxelles et – ce qui aura sans doute plus d’effet – le patronat commence à s’énerver. Et on ne voit rien venir du côté de la Commission.

Deuxième pierre dans le jardin d’Ursula Albrecht – von der Leyen : la victoire de l’extrême-droite en Italie qui pourrait faire tache d’huile dans d’autres Etats-membres de l’UE. Un groupe de 89 députés Lepénistes en France, la majorité absolue promise aux nationalistes flamands en Belgique dont la plus importante formation est le néo-nazi Vlaams Belang (Bloc flamand).

La guerre en Ukraine où elle pousse à un élargissement rapide de l’UE, l’atlantisme forcené de la présidente de la Commission, son inaction face à la crise inflationniste et à la crise énergétique sont des signes très inquiétants. On peut se poser une question : que cherche Ursula ?

Un discours révélateur

La réponse se trouve peut-être dans le discours prononcé à Prague le 29 août dernier par le chancelier allemand social-démocrate Olaf Scholz. Il a appelé à bâtir une Union européenne élargie et militarisée sous l’impulsion de l’Allemagne. Il a affirmé que l’opération russe en Ukraine soulevait la question de savoir "où sera la ligne de démarcation à l’avenir entre cette Europe libre et une autocratie néo-impériale". Nous ne pouvons pas nous contenter de regarder, a-t-il dit, « des pays libres être rayés de la carte et disparaître derrière des murs ou des rideaux de fer. » (voir Diana Johnstone – Le spectre de l’Allemagne se lève (Consortium News) – Le Grand Soir - https://www.legrandsoir.info/le-spectre-de-l-allemagne-se-leve-consortium-news.html )

 

Le chancelier Sholz veut remilitariser l'Allemagne et l'Union européenne tout en l'élargissant de 27 à 36 membres !

Scholz a déclaré à son auditoire européen dans la capitale tchèque : "Je m’engage à élargir l’Union européenne aux États des Balkans occidentaux, à l’Ukraine, à la Moldavie et, à long terme, à la Géorgie". Il est un peu étrange de s’inquiéter du déplacement de la ligne de démarcation vers l’ouest par la Russie alors que l’on prévoit d’intégrer trois anciens États soviétiques, dont l’un (la Géorgie) est géographiquement et culturellement très éloigné de l’Europe mais aux portes de la Russie.

Dans les "Balkans occidentaux", l’Albanie et quatre petits États extrêmement faibles issus de l’ex-Yougoslavie (Macédoine du Nord, Monténégro, Bosnie-Herzégovine et Kosovo largement non reconnu) produisent principalement des émigrants et sont loin des normes économiques et sociales de l’UE. Le Kosovo et la Bosnie sont des protectorats de facto de l’OTAN, occupés militairement. La Serbie, plus solide que les autres, ne montre aucun signe de renoncement à ses relations spécifiques avec la Russie et la Chine, et l’enthousiasme populaire pour « l’Europe » parmi les Serbes s’est estompé. Cependant, la Serbie se trouvera isolée.

L’ajout de ces États membres permettra de réaliser « une Union européenne plus forte, plus souveraine et plus géopolitique », a déclaré M. Scholz. Une « Allemagne plus géopolitique », plutôt. Alors que l’UE s’élargit vers l’est, l’Allemagne se trouve « au centre » et fera tout pour les rassembler. Ainsi, outre l’élargissement, M. Scholz appelle à « un passage progressif aux décisions à la majorité en matière de politique étrangère commune » pour remplacer l’unanimité requise aujourd’hui. Cela signifie que plus personnes ne pourra s’opposer à cette politique étrangère dictée par l’Allemagne avec la bénédiction de Washington !

Scholz ajoute qu’il ne veut pas d’une « UE d’États ou de directorats exclusifs ». Avec une UE de 30 ou 36 États, note-t-il, « une action rapide et pragmatique est nécessaire. » Et il peut être sûr que l’influence allemande sur la plupart de ces nouveaux États membres pauvres, endettés et souvent corrompus produira la majorité nécessaire.

« Chaque amélioration, chaque unification des structures de défense européennes dans le cadre de l’UE renforce l’OTAN », a déclaré Scholz. « Avec d’autres partenaires de l’UE, l’Allemagne veillera donc à ce que la force de réaction rapide prévue par l’UE soit opérationnelle en 2025 et fournira alors également son noyau.

Cela nécessite une structure de commandement claire. L’Allemagne assumera cette responsabilité lorsque nous dirigerons la force de réaction rapide en 2025 », a conclu le chancelier. Il a déjà été décidé que l’Allemagne soutiendrait la Lituanie avec une brigade rapidement déployable et l’OTAN avec d’autres forces en état de préparation élevé.

La fin de l’idée européenne

Une chose est claire en tout cas, l’actuelle fuite en avant d’Ursula von der Leyen dans le dossier de la guerre en Ukraine s’inscrit clairement dans ce projet dessiné par le chancelier fédéral allemand !

 

Altiero Spinelli ancien résistant antifasciste, fondateur de l'Union européenne est bien oublié aujourd'hui (photo CVCE.eu)

 Cela correspond-il au vieux rêve d’union européenne des pères fondateurs comme Altiero Spinelli ? (voir Uranopole : https://uranopole.over-blog.com/article-l-union-europeenne-un-danger-pour-la-democratie-118844356.html ). Non, elle est morte l’idée d’une Europe fédérale et démocratique telle que l’avaient voulu ces hommes issus de la Résistance contre le fascisme comme Spinelli en Italie, Camus en France, Orwell en Grande Bretagne.

Il est loin le manifeste de Ventotene !

Pierre Verhas

Connaissez-vous Ursula von der Leyen ?

Il faut reconnaître à la présidente de la Commission européenne deux qualités : en politique, elle n’a pas besoin de boussole. Á droite toute – mais attachée à un certain progrès social – le regard vers les États-Unis. Et puis cette atlantiste forcenée est aimée de notre banquier jet-skieur. C’est lui qui l’a imposée – on ne sait pourquoi officiellement – à Angela Merkel, contre la volonté de la classe politique allemande. Un tour de force d’autant plus exceptionnel qu’Ursula n’avait jamais été élue nulle part. Le SPD a évoqué un « exemple sans précédent de tricherie politique qui rend absurde le processus de démocratisation de l’Union européenne ».

Ursula est la fille d’Ernst Albrecht qui fut vice-président fédéral de la CDU et ministre-président (de droite) de Basse Saxe de 1976 à 1990. Elle naquit à Bruxelles car son père y était alors fonctionnaire européen (avant de devenir PDG de Bahlsen). C’est là qu’elle passa son enfance où elle fréquenta l’École européenne et devint une cavalière de compétition. Avec les Albrecht, nous sommes dans une famille de négociants patriciens de la grande bourgeoisie allemande, avec des connexions aristocratiques depuis le XVIIe siècle. On connaît le café Albrecht et les magasins Aldi. Ursula a également une arrière-grand-mère étasunienne et des ancêtres français et italiens. On trouve dans son ascendance paternelle des juristes, des médecins, des universitaires, de très riches négociants.

 Au moment où l’esclavage fut aboli aux États-Unis, son ancêtre James H. Ladson possédait 200 esclaves. La mère d’Ursula était également bien née. Elle mourut malheureusement d’un cancer et de la maladie d’Alzheimer en 2002, mais celle-ci ne fut révélée par sa fille qu’en 2008.

Ursula passa un baccalauréat en mathématiques et en sciences, puis étudia les sciences économiques aux universités de Göttingen et Münster avant de fréquenter la London School of Economics sous un nom d’emprunt, protégée par Scotland Yard, son père étant menacé par la Fraction armée rouge. Elle entreprit par la suite des études de médecine et obtint le titre de docteur en 1991, avant de rejoindre pour quatre ans l’université Stanford où elle suivit des cours d’économie, mais sans suivre un cursus formel. Sa thèse de médecine fera l’objet d’une longue controverse en 2015 : un site anti-plagiat déclarera avoir trouvé 27 pages suspectes. L’université ouvrira une procédure formelle à la fin de laquelle il sera décidé de ne pas lui retirer son titre. Plusieurs experts afficheront leur désaccord.

En 1986, Ursula épouse le médecin Heiko von der Leyen, issu d’une famille qui a fait fortune dans la soie.

Ursula est nommée par Angela Merkel en 2005 ministre de la Famille. Elle met en œuvre une politique sociale : elle institue un salaire parental de deux mois pour les pères et augmente le nombre de crèches. Elle se prononce contre les sites pédopornographiques, écopant du sobriquet Zensursula (censursula). Elle soutient l’instauration d’un salaire minimum, ainsi que des quotas pour les femmes au sein des conseils d’administration. Elle est nommée ministre du Travail en 2009, puis ministre de la Défense en 2013, première femme à occuper cette fonction régalienne. Elle est reconduite en 2018 mais est nommée présidente de la Commission européenne en 2019. Avant cela, en 2014, elle milite pour une politique étrangère plus ferme de l’Allemagne. Elle valide l’envoi d’armes aux forces armées kurdes et irakiennes, ce qui rompt la tradition allemande de ne jamais exporter d’armes vers une zone de conflit.

En tant que responsable européenne, Ursula von der Leyen ne risque pas de faire contre-poids à la puissance des États-Unis. Elle s’aligne complètement sur les positions étasuniennes en matière de géopolitique et militaire. Déjà lorsqu’elle était ministre allemande de la Défense, elle avait obtenu une hausse de 35% des dotations de l’Allemagne à l’OTAN (l’Allemagne est aujourd’hui le second contributeur après les EU) et avait obtenu que le général allemand Jürgen Weigt soit nommé commandant en chef de l’Eurocorps. La servilité d’Ursula vis-à-vis des États-Unis n’est sûrement pas sans rapport avec sa promotion inattendue et ultra-rapide à la présidence de la Commission européenne.

Lorsqu’elle est nommée le 16 juillet 2019 présidente de la Commission, sans l’appui d’Angela Merkel (elle obtient 51% des voix, élue grâce aux suffrages d’extrême droite des Polonais de Droit justice et de ceux ambigus du Mouvement 5 étoiles), elle est auditionnée par les groupes du Parlement européen. Á noter qu’elle prononce son premier grand discours en anglais, qui n’est que la seconde langue de la République d’Irlande. Selon Le Point, elle en reste à des généralités qui ne mangent pas de pain. Elle permet aux Britanniques de négocier leur Brexit pendant le temps qu’ils voudront, ce qui a le don d’irriter notre banquier jet-skieur. Elle se dit favorable à un salaire minimum, mais également à l’entrée de la Moldavie où le smic est à 42 euros par mois… Ursula est bien au-dessus de ses considérations, elle qui emprunte à tour de bras des avions privés sur des petites distances.

Ursula est favorable à des « États-Unis d’Europe », sur le modèle de l’État suisse, de l’Allemagne ou des États-Unis. Elle vise en fait une harmonisation des questions financières, de la fiscalité et de la politique économique.

En janvier 2022, une enquête menée par un organisme de surveillance de l’UE sur les SMS envoyés par Ursula von der Leyen au PDG de Pfizer a conclu que l’UE était coupable de « mauvaise administration ». L’eurodéputée néerlandaise Sophie in’ t Veld déclara que la Commission était devenue moins transparente avec von der Leyen. Selon The Guardian, Pfizer a signé plusieurs contrats avec la Commission pour son vaccin qui a été critiqué pour les prix élevés négociés pour les vaccins à ARNm Covid .

Bernard Gensane

 

Bron: https://uranopole.over-blog.com/2022/09/connaissez-vous-ursula-von-der-leyen.html