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Né à Malines, je suis considéré comme flamand. Je ne l’ai pas choisi et je n’en fais donc pas état. Je ne me sens pas vraiment flamand, mais plutôt internationaliste néerlandophone. Sur cette identité, j’en accroche, bien sûr, encore beaucoup d’autres, comme celle de communiste.

Ces dernières années, je constate que les médias flamands commencent à traiter les mouvements d’extrême droite comme s’ils étaient convenables et traditionnels. Leurs mensonges sont perçus par la population comme des opinions réalistes. Les hommes de gauche par contre sont vus comme des rêveurs, des amis du profitariat. Le but de cet article est d’analyser trois grands mensonges du mouvement flamingant d’extrême droite. L’histoire de la Flandre est plus une histoire de lutte de classe qu’un conflit linguistique. On peut le voir dans les analyses de Paul Lafargue : ‘Les luttes de classes en Flandre (de 1336 – 1348 et de 1379 – 1385).’

La première guerre mondiale

A l’école tout le monde en Flandre a appris la même chose : pendant la guerre de 14-18, les officiers francophones donnaient les ordres en français, et les pauvres soldats flamands n’y comprenaient rien.
Ce n’est pas faux, mais ils oublient aussi d’expliquer que ces officiers francophones faisaient partie de la bourgeoisie belge. Dans certains cas, c’étaient donc des flamands qui refusaient de parler néerlandais. La base de ce conflit est donc une lutte des classes et non pas un clash linguistique.
Ce mensonge cache bien, jusqu’à présent, le fait qu’un carrossier flamand a plus de choses en commun avec un carrossier wallon qu’avec un banquier flamand. Le slogan « Alles Voor Vlaanderen Vlaanderen Voor Christus » (Tout pour la Flandre et la Flandre pour le Christ) est donc un slogan populiste pour faire oublier aux gens les vrais enjeux de cette période de l’histoire.
Chaque année, ce mensonge est fêté par des flamingants à deux occasions : le ‘ijzerbedevaart’ et le ‘ijzerwake’.
Cette deuxième fête est tout simplement la version fasciste de la première, elle est organisée par des sympathisants du Vlaams Belang/Blok, ce qui ne veut pas dire que les membres de la N-VA en seraient absents.
Pour vous donner une idée des discours que l’on peut retrouver à ce genre de fêtes, j’ai traduit des parties de celui de Wim De Wit (un des organisateurs) de 2011.

Wim De Wit: “ Nous devons nous libérer de la Grèce à la Meuse. Je le répète et je le répéterais encore jusqu’à ce que ce ne soit plus nécessaire : Sans la Belgique, parce que c’est la seule façon!"
La fin de son discours est encore plus extrémiste. Il y parle d’une guerre sainte contre la Belgique.

Les wallons, ces profiteurs

Je pense que tout le monde connaît déjà ces arguments. Je ne vais donc pas répéter ce que tous les camarades savent déjà. Je pense qu’il est inutile de rechercher qui sont les vrais profiteurs, tout le monde les connaît. Ce n’est pas le prolétariat, qu’il soit flamand, wallon ou bruxellois, mais le patronat, quelle que soit son appartenance linguistique.
Mon discours peut sembler simpliste, mais c’est la réalité. Nous ne devons pas nous perdre dans des discussions afin de savoir qui coûte le plus cher à l’état belge, les flamands où les wallons. Nous sommes convaincus que c’est la main invisible du capitalisme qui hypothèque notre futur. Elle ne corrige rien, mais écrase le peuple avec ses outils, ex. les multinationales.

Le N-VA, un parti de droite, mais pas trop

Le N-VA est le parti de monsieur De Wever, qui ne doit pas du tout être considéré comme un homme modéré. On l’a déjà vu sur des photos avec Le Pen. On l’a déjà entendu déclarer que les excuses de la ville d’Anvers aux juifs, pour les événements qui se sont déroulés pendant la seconde guerre mondiale, étaient inappropriées. Et en plus il était présent à l’enterrement de Karel Dillen et de Marie Rose Morel.
Karel Dillen, un des grands exemples pour Bart De Wever, était le fondateur du Vlaams Blok et ex-membre des Jeunesses hitlériennes. A l’occasion de la mort de Karel Dillen, Bart De Wever a déclaré : ‘Personne ne peut nier l’importance de Karel Dillen dans la politique d’après-guerre.’
Marie Rose Morel était la pop star de l’extrême droite, ex-Miss Belgique et représentante de l’aile modérée du Vlaams Belang/Blok. Elle donnait ainsi au parti une image de « fasciste modérée ». Mr. De Wever était son mentor.

Sur le plan social Bart De Wever se situe aussi à droite. Les avantages sociaux reçoivent attaque après attaque de la part de la N-VA. Les dernières victimes des stigmatisations de la N-VA étaient les handicapés. En 2011, suite à une attaque sur les handicapés wallons par Karel De Gucht (Open VLD), ils ont déclaré qu’il y a trop de handicapés en Wallonie. Helga Stevens (membre de la N-VA) a déclaré: ‘Il y a 50% de gens en plus en Wallonie qui profitent d’une allocation de handicapé.’

Le N-VA se garde bien évidemment de donner le moindre élément de preuve à ses affirmations et « oublie » soigneusement de dire que l’attribution du statut de handicapé est une compétence du ministère fédéral des affaires sociales où sont représentées les deux communautés linguistiques. Peu importe, il sait très bien que ses admirateurs fanatiques ne se donneront pas la peine de vérifier ses propos.

Ivan Verschueren