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L’extrême droite monte en puissance dans tous les pays européens ou presque. Son eau mère est ce vaste courant populiste de droite qui s’alimente à trois sources. La première est l’incompréhension face à la « crise », attribuée soit à « l’Europe », soit au monde politique en général - et non au libéralisme économique dont les thèses encrassent les cerveaux. Le sentiment que « cela allait mieux avant » joue ainsi en faveur des replis de type nationaliste, avec leur cortège d’illusions. La seconde source, teintée de xénophobie ou d’islamophobie, s’explique par la présence massive des communautés issues de l’émigration, « Nous ne sommes plus chez nous ». Quand la gauche fait preuve d’angélisme sur le sujet, ou verse dans le communautarisme, elle n’aide vraiment pas à contenir ce courant. Enfin, troisième source, la vaine recherche de l’homme providentiel, du sauveur, le culte de la personnalité entretenu par les médias.

D’une capitale à l’autre…
En France, le Front national se pose désormais comme la première force politique, face à une droite éclatée et à un gouvernement PS qui devait nécessairement décevoir. La défense du front républicain est officiellement répudiée par un Fillon, la plupart des élus UMP n’ont plus d’autre souci que de courir derrière Marine Le Pen. Si celle – ci n’est pas dénoncée pour ce qu’elle est, l’incarnation même du néo-fascisme à visage avenant, la fatale institution gaulliste d’une présidence « forte » par l’ élection au suffrage universel n’est pas hors de sa portée, si la « crise » devait s’aggraver. Le Front national mord largement sur les couches populaires déçues par la gauche.

En Italie, l’évolution du « Mouvement cinq étoiles » de Grillo, qui a surgi comme force extérieure au « système », est plus qu’inquiétante. Son leader tient un discours de type Sarkozy, contre les syndicats, les corps intermédiaires, et prône la « démocratie directe » par Internet. Le glissement à droite est évident, alors que des millions d’Italiens ont cessé de s’accrocher à la planche pourrie qui a nom Berlusconi…

En Espagne, l’extrême droite se manifeste à la faveur de la revendication catalane pour davantage d’autonomie, voire l’indépendance. Le mouvement des indignés ne trouve pas de couverture politique adéquate.

En Grande Bretagne, l’UKIP milite contre l’appartenance à l’Europe et presse Cameron.

En Autriche, le parti d’extrême droite FPÖ vient de monter à 21,40%, la coalition des chrétiens et des sociaux démocrates se maintenant de justesse. Ne mentionnons qu’au passage la Hongrie d’Orban, bastion du nationalisme intégral. Mais c’est en Grèce que la politique de déflation a produit la plus proche reproduction de ce qui se passait dans les années trente. Un part ouvertement nazi, « Aube dorée », a occupé la rue, envahi le Parlement et pratiqué la terreur. Le gouvernement a mis du temps à le frapper, et l’enquête a révélé ses connivences dans la police.

La Scandinavie n’est nullement épargnée. En Norvège, le parti du Progrès (FrP) de Siv Jensen est le troisième du pays avec 16% des voix et entre au gouvernement. Le parti des vrais Finlandais exerce une pression conservatrice sans être au pouvoir. Les « démocrates de Suède » sont de filiation néo nazie. Le parti du peuple danois (DF) complète ce tableau pour l’Europe du nord.

Un tableau trop noir ? Seuls les aveugles volontaires peuvent le croire.

Robert Falony - octobre 2013 (de: Lettre Socialiste n° 48)