Koopkrachtplakkaat

EnergieplakkaatC

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Le quasi échec de  la conférence de Varsovie sur le climat, survenant après tant d'autres (On ne se rappelle pas sans ricaner la conférence de Rio en 1992...) s’est soldé par la promesse d'une nouvelle négociation en 2015... La méthode ne change pas.

Pendant ce temps, le niveau du CO2 dans l'atmosphère continue d'augmenter en termes bruts. Le réchauffement menace d'atteindre quatre degrés et non deux d'ici la fin du siècle. Le continent Arctique voit ses masses glaciaires se réduire d'année en année. La dégradation climatique est confirmée par la violence des phénomènes extrêmes, ouragans et typhons, inondations, sécheresses, incendies. Il y en a toujours eu, mais ce qui est nouveau est leur fréquence, qui dépasse souvent les prévisions antérieures des experts. Le nombre des "années chaudes" sur une période récente, est en hausse.

Face à tant de faits concordants, le bataillon des climato-sceptiques se fait plus discret, du moins en Europe. Car en Australie, pays pourtant durement affecté, le nouveau premier ministre Tony Abbott en fait partie, et aux Etats-Unis les stipendiés des multinationales ne désarment pas. New York est à la merci d'un nouvel ouragan Sandy...

Les intérêts immédiats priment toujours!
Mais le discours officiel est maintenant écologiste, du moins en paroles. Car le fait essentiel est que chaque fois qu'il y a contradiction entre les nécessités de l'action à long terme pour "sauver la planète" et les intérêts nationaux immédiats, les besoins à court terme du capitalisme, ce sont toujours ces derniers qui l'emportent. La  conférence est à Varsovie, mais la Pologne défend sa production de charbon, et les mineurs aussi bien sûr. La politique des quotas de CO2 a un bel avenir.

Des voies maritimes dans l'Arctique sont devenues praticables une partie de l'année. Quelle joie pour les transporteurs, les armateurs! Quel "progrès"! Et la férocité avec laquelle le Kremlin a traité les militants de Greenpeace, empêcheurs d'explorer les fonds sous-marins pour rechercher de nouvelles ressources en pétrole dans ces zones à haut risque, en dit long sur les priorités d'un Poutine!

L'exploitation du gaz de schiste par fragmentation hydraulique, lancée massivement aux Etats-Unis, et qui atteint déjà l'Europe malgré de fortes résistances, entraîne de nouveaux dégâts pour l'environnement, et menace les nappes phréatiques, aggravant encore le problème de l'eau.

Il faut aussi sortir de cette hypocrisie, qui a encore imprégné la conférence de Varsovie, selon laquelle c'est le "Nord" avant tout qui doit assister les pays émergents  pour faire face au coût de la conversion aux énergies renouvelables. La Chine, l'Inde, le Brésil, ce n'est plus le Tiers Monde, comme tant de misérables pays africains! Une Chine assoiffée de "croissance" voit des cités polluées comme jamais. Elle découvre avec retard la nécessité de changer de modèle. Le Brésil de Dilma Rousseff continue de tolérer la déforestation de l'Amazonie, qui devrait être totalement stoppée. Mais les affaires, le mercantilisme d'abord!

Il y a enfin les faux écologistes, on ne peut dénoncer la noria des camions dans les Alpes et s'opposer à la liaison ferroviaire rapide Lyon-Turin!    

Marx aujourd'hui dirait que la révolution industrielle ouverte il y a plus de deux siècles s'est déroulée dans les pires conditions; qu'il va falloir vivre autrement, plus sobrement; que le capitalisme conduit l'humanité à sa perte à force de maltraiter la nature, qui sera toujours plus forte que les marchands et les démiurges.  

Robert Falony - novembre 2013 (paru déjà dans Lettre Socialiste n° 49 - novembre 2013)